Alps par Le Cinema du Ghetto
Les productions grecques se font rares et les projets de plus en plus compliqués à financer. Paradoxalement on note un renouveau chez les cinéastes grecs, cinéma de la débrouille ayant réussi à s’affranchir de l’art de ses maîtres tel que Cacoyannis ou Angelopoulos. On parle même de nouvelle vague grecque. Rahel Athina Tsangari, Panos Koutras, Babis Makridis, Spiros Stathoulopoulos et Yorgos Lanthimos en sont les membres les plus populaires, remportant à chacune de leurs productions d’importantes récompenses lors de festivals internationaux. Alps, dernière production de Yorgos Lanthimos propulsé par son prix à la 68ème Mostra de Venise, a été financé par Yorgos lui même, son chef opérateur Christos Voudouris et par le reste de l’équipe qui a accepté de n’être payé qu’après la sortie internationale du film.
Pour bien comprendre l’inquiétante atmosphère d’Alps il faut avoir vu Canine (2009), le premier film de Yorgos. Car si Canine évoque le désir d’une femme de sortir d’un monde fictionnel pour se confronter à la réalité, Alps en est son paradoxe. Le filme parle d’une femme voulant se détacher de la réalité pour vivre dans l’illusion. Cette femme étant jouée par la même actrice, Aggeliki Papoulia, on est en droit de voir en Alps la suite chronologique de Canine. Finalement désenchantée par la réalité qu’elle découvre, Aggeliki cherchera à retrouver son innocence dans le milieu qu’elle a délaissé : la famille. Si la trame est une suite logique, Yorgos avance dans son raisonnement. Dans Canine on explorait les rapports de forces d’une famille, dans Alps ces rapports sont établis. Le réalisateur les filme mais ne se focalise pas dessus, ils font partis de la vie quotidienne. Rapport de force Patron/Employé, Homme/Femme, Enfant/Adulte, Elève/Professeur…
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