Une charge précoce contre les prédations du capitalisme, dirait-on. Voyez par vous-même : un petit village de pionniers, fraîchement installé dans une zone montagneuse, ne voit pas ses provisions arriver alors que winter is coming (déformation télévisuelle, pardon). Il dépêche alors un nouveau venu en ville pour voir un peu ce qui se trame. Et ce qui se trame, c'est un gros con de spéculateur mafieux qui profite de la ruée vers l'or pour faire flamber les prix. Notre petit western de 1952 va bien tenter d'alerter le monde sur ce biais coupable observable dès le XIXème siècle dans la société américaine mais, 70 ans plus tard, tout a dérapé gravement et avec une belle constance, et la crise de 2008 s'est installée pour toujours... De quoi réfléchir sur l'impact des visionnaires ou la portée du cinéma dans nos vies, en somme. Malgré tout, James Stewart est un bon compagnon de voyage et le méchant ambigu traite quasiment Rock Hudson d'inverti... une façon d'associer fourberie, appât du gain et intolérance qui montre bien que tout était là depuis le début, mais qu'on a juste manqué de discernement quelque part le long du chemin...