Le syndrome du colon irritable
Difficile de se reconvertir quand on a été un des tristement célèbres pilleurs du Missouri dans une jeunesse par trop dissolue... James Stewart essaie de se faire guide pour colons et commence à y prendre goût. Arthur Kennedy veut bien faire un bout de chemin avec lui, mais surtout par esprit joueur.
Ah tiens, justement, à un moment du film, on rajoute un joueur venu de nulle part, ça passe parce que c'est Rock Hudson, le bon gros géant, mais ça fait bizarre sur le coup...
Sinon, dangers habituels dans les nouveaux territoires : indiens, ville sans loi et son tyranneau local, montagne infranchissable, arrivée de l'hiver... et surtout : régler le problème de l'approvisionnement pour passer le premier hiver, en espérant qu'une soudaine ruée vers l'or ne vienne pas multiplier à l'infini les denrées de première nécessité...
C'est du bon Mann-Stewart, rien à redire... Il y a même un côté charmant avec le capitaine du bateau à aubes et son boy qui n'est pas sans rappeler un célèbre album de Lucky Luke...
James Stewart est encore parfait, il ressemble toujours autant à ma grand-mère, et c'est fou comme il arrive à m'émouvoir d'un rien.
Je regrette juste que la partie qui m'intéresse le plus, c'est à dire l'installation des colons et la création de leur nouveau monde soit réduite à cinq minutes, au demeurant formidables. La morale de l'histoire, en tout cas, c'est que les colons sont bien gentils, mais à un moment, faut arrêter d'abuser, parce qu'ils peuvent faire très mal une fois énervés...
Quelques années plus tard, Mann reprendra un schéma à l'identique transposé au Klondike, avec toujours James Stewart et il appelera ça "Je suis un Aventurier", mais il ne trompera personne...