La quête des cieux

Sorte de blockbuster de l'animation japonaise qui fit un bon flop à sa sortie en 1987. Selon la pudique expression, le film ne trouva pas son public, un public clairement adulte à en croire le langage familier régulièrement employé ainsi qu'une scène à caractère sexuel qui s'attirerait sans doute de vertes réprobations de nos jours.

Le cadre étant posé, il s'agit ensuite de dire que "Les Ailes d'Honnéamise" fait preuve d'une ambition forçant le respect à défaut d'admiration. Entre conquête de l'espace et sens à donner aux origines et au futur de l'humanité, Yamaga voit les choses en grand et porte son regard vers les cieux pour nous offrir un spectacle touffu, dense, doté d'une magnifique technique et porté sur les références mystico-religieuses pour nous déclarer son espoir de voir l'humain apprendre de ses erreurs. Le programme est riche, pour ne pas dire chargé, et n'évite pas toujours l'écueil d'une légère impression, si ce n'est de désordre, au moins de confusion. On aimerait parfois que le temps s'accélère un peu pour mieux rentrer dans le vif du sujet. Yamaga ne se prive pas de petits détours, ajouts et fioritures ne favorisant pas nécessairement la fluidité de son fécond récit.

En effet, si l'aventure est belle, si l'aventure est grande, elle aura probablement du mal à mobiliser chez chaque spectateur une attention sans faille durant les deux heures qui la mèneront à son terme. Il m'a pourtant semblé qu'elle devait en valoir la peine.