Dans le Japon ancien, l’adultère était puni par la crucifixion des deux amants. Après le premier quart d’heure d’introduction, ce sont deux condamnés qui sont escortés vers leur peine que chacun ou chacune voit avec l’horreur du déshonneur.
Le scénario est complexe et entrecroise une histoire de dettes et des histoires d’amour sans pour autant perdre le spectateur. On a parfois presque l’impression d’un vaudeville sérieux dans l’enchevêtrement des situations, mais les rebondissements nombreux se font sans invraisemblance tout en sachant surprendre.
Les percussions qui composent la musique ajoutent au rythme et à la gravité du récit.
La fin est pleine de romantisme, au vrai sens du terme, et l’on aura appris, au bout de cette errance initiatique, toute la noblesse de l’amour.
Petite analyse de la fin
Le film se termine avec la crucifixion de O-san et Mohei, accusés d’adultère, après leur longue fuite qui les a poussés à s’avouer leur amour. On retrouve donc une scène quasiment identique à celle du début du film. Mais il ne s’agit pas pour autant d’un simple retour au point de départ : on a fait un parcours initiatique qui a changé notre regard entre la scène du début qui montrait les amants couverts de honte et cette scène de fin où les badauds s’étonnent de l’air épanoui des deux amants qui vont à leur supplice attachés l’un à l’autre.
Critique tirée de mon blog : https://lesmondeshorsdumonde.wordpress.com/2021/09/22/les-amants-crucifies-kenji-mizoguchi/