Les Amants du Capricorne par Ochazuke
C'est un Hitchcock surprenant par le thème, on se croirait dans un film de l'Actors Studio : omniprésence des tirades longues, tension situationnelle, effet dramatique étouffant... Toutefois ça n'en est pas un, la trame s'installe avec lenteur, dans cet univers hyper-coloré aux décors peints, le film devient quasi-théâtrale (j'ai sincèrement cru qu'il s'agissait d'une adaptation de théâtre), et est sauvé par la présence de la grande Bergman sur laquelle la caméra se pose et s'attarde pesamment.
Cette trame, longue à débuter, est sauvée, par contre, par la touche du grand Alfred, cette capacité à créer des plans extraordinaires, glissants, lisses, superbes, avec ces focalisations sur des détails qui exacerbent cette tension.
Et il y a aussi cette plongée excellente dans la difformité humaine malsaine et cauchemardesque où l'injustice sociale se déchaine, lieu où seul l'amour pour un couple écorché peut être salvateur...