Les Amants passagers par Clément en Marinière
Les Amants Passagers, c'est l'illusion de la liberté, l'apologie du bon homosexuel. Le bon homosexuel, il a le sens du trafic de drogue, il fait du playback comme personne, il vit heureux, caché, marié avec une femme lesbienne. Il a une mèche qui fait rire. La société ne s'en porte que mieux. Il appelle son autre "mari" mais ne se marie pas. Non, quand on est gay, on est au delà de ça.
On me dira que je suis tatillon, prude. Sauf que ma vie intime n'est pas assez chiante pour que la sexualité des Amants Passagers me fasse rêver. On y couche sans remonter sa robe, on a une gorge qui est nécessairement profonde. C'est le 21ème siècle, on baise sans se toucher à la Marc Lévy, on alors on la prend bien profond à la E.L James. Deux extrêmes pour une société.
Des riches et des pauvres aussi. On a drogué les pauvres. Attention, métaphore. Quand les riches descendent chez les pauvres ils y trouvent l'extase. Attention, message social. On fait des blagues entre chaque étape, on parle beaucoup de sexe mais on en montre moins que dans un épisode de Sex and the City. Et puis il y a un entracte romantique, Paz Vega dans un rôle de vingt secondes. C'est sans issue. L'idée est jolie, tient la route, mais c'est chiant comme la pluie.
Les Amants Passagers c'est la société hystérique et schizophrène, on a des homosexuels mais on sait pas trop où les mettre, on tourne en rond dans le ciel à la recherche du scénario perdu. On raconte des conneries sur Twitter aussi. On a déjà tout vu. Mais nouveauté, ce n'est désormais plus seulement par devant ou par derrière que la vacuité passe, mais aussi par le cinéma, et même par celui d'Almodovar. Et ça, on ne s'y attendait pas.