Avec Les Amants passagers, Pedro Almodóvar s'égare dans une turbulence délibérément légère, loin de ses habitudes, où l'absurde et le désir virevoltent en apesanteur. Le huis clos aérien devient un théâtre de confessions exacerbées, où chaque personnage, coincé dans une promiscuité forcée, évitant d'affronter les vérités qui le concernent.
Le désir, fil rouge de l'œuvre du cinéaste, se fait ici carnavalesque, porté par un équipage queer enchaînant les confessions libératrices et excessives. Pourtant, ces figures flirtent davantage avec le stéréotype qu'avec la complexité humaine, réduisant leur trajectoire à une farce un peu trop appuyée.
Visuellement, Almodóvar plonge dans un kitsch éclatant, mais ce retour aux origines peine à retrouver l'élan viscéral de ses débuts, que je peine déjà àapprécier. La satire sociale, bien que présente, s’avère plus manichéenne qu’audacieuse, perdant la profondeur qui caractérise ses œuvres les plus marquantes.
Léger jusqu’à la superficialité, Les Amants passagers frôle l’anecdotique, une escapade amusante par instants, mais peu impactantes. Ce retour vers le passé est loin d’être ce que je préfère, d’autant plus que ses débuts ne m’avaient déjà pas convaincu.