Un film sans guère d'intérêt, fut il signé David Lean ...
Au bout de dix minutes, on se demande ce qu'on est venu faire là, alors que ces premières minutes, les réalisateurs chevronnés le savent bien, elles sont capitales, cruciales si on veut intéresser le spectateur d'emblée à son récit... Ici, c'est mal parti !
Et ce n'est qu'au bout de 40 minutes qu'on va enfin effleurer le sujet, et que ça commence à devenir un peu intéressant, flash-back exceptés... Des "amuse-gueules sans accroche, et qui finissent, bien trop longues, par vous couper l'appétit...
Certes, on est en 1949 mais au lendemain de la guerre, il y a au cinéma des histoires de "cocus" bien plus prestigieuses, et dans lesquelles l'empathie du spectateur s'avèrera plus spontanée...
On ne mettra pas non plus cette réalisation douteuse sur le compte des difficultés d'après-guerre : tout ou presque est fait en studio, sinon dans des contrées épargnées par les affres de la seconde guerre mondiale... C'est en noir et blanc, et avec de mauvais trucages...
Ca sent le film bâclé ou nécessiteux.
Le casting lui frôle le "cadeau Bonux" qu'on trouvait à la même époque dans les paquets de cette lessive ... Aucun des comédiens ne m'a vraiment captivé, sauf peut-être un peu Claude Rains (1889-1967) dont le jeu et les intonations mélodramatiques du genre de Pierre Brasseur m'ont plu.
Un zeste théâtrales.
Mais son chagrin manque cruellement de persuasion : les manifestations de son amour aussi... On se demande même si les deux coqs adverses ne vont pas se provoquer dans un duel à l'ancienne, et à l'épée...
Le pauvre mari "cocu" n'a d'ailleurs pas eu davantage de chance avec les femmes dans sa vraie vie puisqu'il a été marié six fois ! Espérons pour lui que le prix des pensions alimentaires n'a pas trop grevé son train de vie.
Bref, rien de très prestigieux dans ce casting dont les noms n'auront pas été gravés dans les tables de la bible du cinéma...
Précisons que la même année (1949), Ann Todd va épouser le réalisateur et que le couple divorcera huit ans plus tard... Les méchantes langues en conclueront que ce n'est pas pour son talent que Todd
a décroché ce rôle...
Alors film auto-biographique ? En tout cas après-guerre, elle ne collectionnera guère les succès cinématographiques...
Bref, tout est très moyen, sans humour, fade même... Ces passions sont souvent glaciales...
Et quand pour de vrai on en a connues, on sourit incrédule...
Ca se termine par "Zazie dans le métro"... mais ça n'a pas été un tube !
Arte le 16.02.2022