Quatrième film de la période tchèque de Milos Forman et son dernier film en noir et blanc avant Au feu les pompiers et son exil américain. C’est un film magnifique dans la lignée des précédents et dans la continuité de L’as de pique. Un pur film représentant de la Nouvelle vague Tchèque. Quelque part entre la Nouvelle vague française et le free cinéma anglais. Un film sur la corde, tout en longues séquences, d’une grande liberté, sur la jeunesse tchèque. On y retrouve une scène de bal, évidemment – Ce sera l’unique décor d’Au feu les pompiers, c’est dire. Avec un militaire égarant son alliance, obligé de ramper sous les tables pour la retrouver. Andula part non pas avec un des militaires dragueurs mais avec Milda, le pianiste de l’orchestre du bal. Il lira ses lignes de la main, avant de lui demander, encore maladroitement, le pourquoi de cette cicatrice au poignet. Une scène d’amour, dans la pénombre avec un store récalcitrant. Et un compliment maladroit du garçon sur la beauté anguleuse de la jeune femme dont il partage le lit. C’est un film d’une grande légèreté, qui se mélange à la cruauté. Un film dans lequel naviguent deux mondes irréconciliables, celui des parents et de leurs enfants. La dernière séquence est merveilleuse.