Entre cigarettes, friperies, soirées d'appartement et poésie, un trio à la Jules & Jim, mais friendzoné dans tous les sens, passe un automne de frustration et de faux-semblants à Montréal.
Le récit tient essentiellement autour des rencontres des deux protagonistes avec l'être désiré, c'est donc un film d'acteurs avant tout. Le magnétisme insouciant de Niels Schneider, l'angoisse de Dolan, la passion autodestructrice de la fantastique Monia Chokri sont sans doute les meilleurs atouts du film et c'est sans doute quand le récit les retranscrit le plus crûment qu'il fonctionne le mieux.
Bien qu'étant déjà son deuxième film, Les Amours Imaginaires est un projet presque étudiant et il souffre de quelques abus stylistiques qui n'ont pas la force évocatrice les justifiant à commencer par ces ralentis musicaux beaucoup trop fréquents.
Évocation brouillonne et terriblement vraie de l'obsession amoureuse, le film est aussi entrecoupé de vignettes comme ces interviews de montréalais de la génération des protagonistes parlant de manière assez décousue et drôle d'amour et de sexe, mais aussi les dialogues sur lumière colorée d'après sexe.
Essayant beaucoup, le film touche parfois au sublime, souvent à la vérité et de temps en temps à l'ampoulé et au lourdingue. Un film très loin d'être lisse, qui prend le risque d'être drôle et terrifiant à la fois et dont les ratés sont au final attachants si on accepte qu'une expérience visuelle ne peut pas toujours être réussie.