Il est très facile d'aimer Les amours imaginaires comme il est encore plus aisé de le détester. En effet, la suresthétisation pourrait prendre la forme d'un masque élégant, palliant le manque de substance de l'intrigue. Cependant, le jeune cinéaste explore justement l'amour nihiliste, l'amour fantasmé. Le berceau de nos plus grands amours trouve leur source dans notre imagination, on fantasme tous sur un regard prolongé, sur ce geste qui ne veut peut-être rien dire, mais auquel nous voudrions donner une signification. Dolan traite cet état de cœur avec son pathétisme et sa sensibilité. Et il montre avec maestria comment cet état d'élévation malsaine craque les carapaces des personnages, lentement et sûrement pour mieux préparer l'humiliation de la chute, celle-ci sans cesse refoulée, nullement assumée.

En amour, l'histoire n'est amère qu'à ceux qui l'attendaient sucrée, mais les faits sont là, nous attendons plein d'espoir cette histoire sucrée qui nous donnera notre raison de vivre, faisant de notre vie une symphonie chromatique où retentiront les battements de notre cœur. Le second film de Xavier Dolan s'impose comme une œuvre visuellement magnifique abordant de façon aussi clinquante que pertinente les thèmes de l'attente et de la solitude sentimentale, le tout avec un regard réaliste et teinté d'une certaine poésie.
Templar
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le 4 août 2011

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