Saint Brisseau, cinéaste, innocent et martyr ! Condamné l’année précédente pour harcèlement sexuel envers ses actrices, Brisseau répond à cette condamnation par ce film, véritable plaidoyer pour montrer son innocence. En dehors de la polémique, sur laquelle je n’ai pas les éléments pour trancher, que vaut le film ? C’est une œuvre étrange qui mêle des éléments fantastiques faisant penser aux films de Cocteau, mais aussi à ceux de Jean Rollin (apparition d'un fantôme, de deux jeunes « parques » qui mènent les personnages vers leur destin) et des scènes vraiment très crues de masturbation féminine. C'est aussi une mise en abîme : Brisseau filme un cinéaste qui filme des essais érotiques avec de jeunes actrices. Il s’agit de montrer les réactions et les sentiments ambigus de ces dernières vis-à-vis de leur réalisateur. Le plaidoyer ne me semble guère convaincant mais le film est souvent très beau, bien que parfois à la limite du ridicule, car il y a des cadrages et des compositions, ainsi qu’un travail sur la lumière qui ne manquent pas de grâce. L’essentiel est que ce film a le mérite d'être vraiment très différent de tout ce qui se fait dans le cinéma français. Le film est disponible en DVD dans une bonne copie chez blaq out.