Avec Les Animaux Fantastiques, J.K. Rowling et David Yates déplacent la magie vers le New York des années 1920. Ensemble, ils ne réinventent pas l’univers mais lui confèrent une nouvelle résonance. Si l’expansion de ce monde enchante par sa richesse visuelle, sa galerie de créatures fascinantes et son audace à explorer de nouveaux horizons, elle trébuche à harmoniser son ambition et sa cohérence, laissant entrevoir une promesse incomplète d’un univers en pleine mutation.
Le film regorge des ingrédients qui ont fait le succès de l’auteure : humour so british, merveilleux tangible à travers des créatures fabuleuses, et un brin de sentimentalisme. Les effets spéciaux spectaculaires n’éclipsent jamais l’espace laissé aux acteurs.
Pourtant, l'ensemble n’est pas exempte de failles. Le scénario, bien que signé par Rowling elle-même, pâtit d’un excès d’intrigues secondaires. La chasse aux créatures perdues, l’ascension inquiétante de Grindelwald, et les tensions politiques entre sorciers et non-sorciers peinent à cohabiter harmonieusement, rendant l’ensemble parfois confus et éclaté.
Si Les Animaux Fantastiques élargit la mythologie de l’univers avec brio, en explorant de nouveaux continents, contextes historiques et espèces magiques, il manque de la profondeur émotionnelle qui faisait le cœur de la saga originelle. Les personnages, notamment Norbert Dragonneau, bien qu’attachants par une excentricité simple, semblent souvent distant. La tentative de jongler entre légèreté et ombre, aventure fantastique et drame politique, crée une tonalité en déséquilibre.
Ainsi, Les Animaux Fantastiques impressionne par sa surface et sa richesse visuelle, mais peine à retrouver la chaleur émotionnelle et l’intensité narrative qui faisaient la force de Harry Potter. L’univers se déploie, fascinant et complexe, mais manque encore de ce liant humain.