Peu convaincu par le premier Fantastic Beasts (« Fantastic Beasts And Where To Find Them »), c’était donc avec très peu d’excitation que j’attendais ce nouveau volet, donnant suite aux aventures du nouveau héro Newt Scamander (Norbert Dragonneau pour les francophones…). C’est d’ailleurs le premier film de l’univers « Harry Potter », dont je ne me suis pas pressé d’aller voir le jour de sortie.
Réalisé par David Yates, à qui on doit les cinq derniers films de l’univers « Harry Potter » crée par J.K. Rowling, "Fantastic Beasts : The Crimes of Grindelwald" reprend quelques mois après les événements du dernier film (en 1927). Démarrant sur l’évasion de Grindelwald, on pense naturellement avoir deviné le déroulement de ce second épisode : Le grand méchant à nouveau en liberté, qui continue à recruter des nouveaux fidèles, et nos héros devrons à nouveau contrecarrer ses plans. Simple, n’est-ce pas ? Et bien, il faut croire que J.K.R semble être d’accord avec nous, et tient absolument à compliquer son histoire.


Pour ce deuxième épisode, on retrouve donc l’équipe « gagnante » J.K Rowling, au scénario, et David Yates à la réalisation.
Je tiens à être honnête sur le fait que je n’ai absolument pas aimé ce film, ça a été tout aussi peinant de le voir que de lire « The Cursed Child », et cela est dû au scénario qui ne va pas droit au but. La scène d’ouverture m’avait pour autant donné l’illusion d’assister à quelque chose d’énorme, sur ce point je tiens à féliciter Yates qui a fait un travail remarquable. Le problème après cette scène est qu’il ne se passe plus grand-chose. Pour le reste du temps, nous sommes obligés de suivre DIX personnes avec leurs intrigues, dont la majorité n’aident à rien à faire avancer l’histoire. On perd également du temps à suivre des histoires d’amour, parfois forcées, alors que ce temps a fortement nui à certains caractères comme Grindelwald, auquel j’attend toujours de voir les fameux crimes comme le titre nous le vend, et Leta, Credence, Nagini et Queenie qui ont également souffert du manque de développement.


David Yates, quant à lui, essaie de faire au mieux avec l’impossible tâche que lui a donné J.K. Contrairement au premier, qui avait la chance d’être centré sur les animaux fantastiques, cependant sur celui-ci, leur utilisation et présence sont fortement réduites, mais malgré le peu de fois où ils apparaissent, le réalisateur fait un merveilleux travail à nous retransmettre cette magie.
Les visuels des nouveaux sortilèges sont également très bien réalisés.
Je tiens tout de même à déplorer certains gros plans qui deviennent facilement agaçant, et des scènes d’actions (pour le peu qu’il y en a) très illisibles.


Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de remarquer, que malgré tout sa promesse sur un film féministe, la maman d’Harry Potter a failli a manqué à sa parole sur « Fantastic Beasts : The Crimes of Grindelwald ».
Sur les quatre personnages féminins, leurs intrigues sont tous centrées autour des hommes. On a d’abord Leta et la tragique histoire sur la mort de son son frère, ainsi que sa relation amoureuse entre Newt et son frère.
Prenons ensuite Tina, qui est à la recherche de Credence (qu’on pensait avoir survécu, sans pourtant savoir comment), et encore une fois une histoire d’amour, cette fois ci en suspens avec Newt suite à un malentendu stupide (qui pour je ne sais quelle raison, ne pouvait être résolu durant leur première rencontre).
Dépeinte comme une personne joyeuse, et astucieuse dans le premier Fantastic Beasts, le charactère de Queenie reçoit ici un revers colossal. On retrouve à la place une folle complètement aveuglée par le désir de se marier, qui l’ôte de tout capacité de jugement, allant même à rejoindre le grand méchant malgré son discord contre la « race » de son amoureux.
Enfin, nous avons Nagini, qui n’apporte absolument rien à l’histoire. Elle ne parle que deux fois, et ne sert qu’accompagner Credence dans sa quête. On pourrait se demander pourquoi elle a été rajoutée comme personnage, si le fan service était un concept inexistant dans ce monde (Coucou McGonagall).



« Pour dire la vérité, j'ai toujours pensé que Dumbledore était gay...
Dumbledore est tombé amoureux de Grindelwald, et en a été horrifié
quand Grindelwald s'est montré sous son vrai visage. Dans une certaine
mesure, peut-on dire qu'il s'agit d'une excuse pour Dumbledore parce
que tomber amoureux peut nous rendre aveugle ? Il a rencontré
quelqu'un d'aussi brillant que lui et a été très attiré, puis
horriblement, terriblement déçu par cet homme. Oui, c'est ainsi que
j'ai toujours vu Dumbledore. »



— J. K. Rowling au Carnegie Hall en 2007.



Cette citation de J.K. Rowling datant 2007, après la sortie de Harry Potter et Les Reliques de la Mort, lors d’une lecture publique au Carnege Hall à New York. Elle répondait à une question d’un jeune garçon, qui demandait si Dumbledore avait déjà été tombé amoureux.
On apprend aussi par le biais livre, qu’en plus de ses sentiments, Dumbledore n’arrivait pas à se résoudre de confronter Grindelwald, en raison de leur dernière confrontation durant leur jeunesse, qui à cause d’un sortilège lancé par un des deux avait fini par coûter la vie à sa petite sœur, Ariana.
Voici donc le dilemme qui rongeait Albus Dumbledore : Affronter Grindelwald, et mettre fin à sa terreur ; ou bien prendre le risque d’apprendre qu’il était celui a tué sa propre sœur, en le confrontant. Cela aurait été très intéressant à explorer, en rajoutant aussi le fait que Grindelwald aurait pu se servir de ça, afin de poursuivre ses plans.
Et bien encore une fois, J.K Rowling décide de créer d’autres idées, alors qu’il ne lui suffisait que de se servir des bases qu’elle avait déjà posé… Dans ce second volet, la raison pour laquelle Dumbledore ne peut se battre contre Grindelwald, nous est dévoilée, et c’est donc un Pacte de sang !
L’idée en soit n’est pas mal, si on retire le fait établi par J.K à propos de l’incertitude que rongeait Dumbledore, et l’incohérence que crée ce pacte. Oui, parce qu’il faut savoir que la dernière fois où les deux se sont vus, date au jour de la mort de Ariana (en fin d’été 1899), la sœur de Dumbledore, qui avait succombé suite à leur duel. Ce film se déroule donc 28 ans après, et j’ai du mal à imaginer la création du pacte étant postérieure à leur dernière rencontre, et ultérieure à la mort d’Ariana, parce que ce pacte a pour but de les empêcher de se battre l’un contre l’autre, et c’est justement leur duel a causé la mort d’Ariana.


« Fantastic Beasts : The Crimes of Grindelwald » est un film qui a souffert des grandes ambitions, soutenu par un script manquant d’une claire direction qui va donc dans tous les sens, qui se croit être un livre avec ses dizaines de personnages et d’intrigues qui ne mènent nulle part. Le tout est accompagné par du fan service à l’abondance venant créer de l’incohérence dans l’univers, et une réalisation qui dont un renouveau ne ferait pas de mal.
Au final, malgré mon avis négatif, je ne peux que vous conseiller d’aller voir ce nouveau volet (après tout, il aura besoin de vos billets vu comment s’annonce son box-office), dans le but de vous créer votre propre avis.


Rendez-vous dans 2 ans pour Fantastic Beasts 3…

Themyscira
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le 5 déc. 2018

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