Finalement, Les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindelwald ne tient ses promesses... Que le temps de son évasion en calèche, aérienne, mise au goût du jour par The Dark Knight Rises. C'est donc très peu.


Pour le reste, le film, étalé complaisamment sur deux heures quatorze, s'acharne à raconter... Rien. Et prend tout son temps pour le faire, l'animal.


Et ce n'est pas le climax sponsorisé par Butagaz qui rattrapera les choses, tant il arrive trop tard pour sortir le spectateur de son ennui poli, voire d'une certaine torpeur, et de son début de colère.


Car Les Animaux Fantastiques, le premier du nom, tout maladroit et naïf pouvait-il être, se démarquait avec assez d'ingéniosité de la figure de proue de J.K. Rowling pour intéresser, en proposant une chasse plutôt bien orchestrée et une aventure new yorkaise pas trop mal menée. Et le film proposait assez de merveilleux pour enchanter et inviter le novice dans son univers.


Aujourd'hui, Les Crimes de Grindelwald, ce n'est tout simplement plus la même limonade. Parce que Rowling semble faire machine arrière de manière assez meurtrière en sclérosant dès le deuxième épisode (sur cinq prévus !) une franchise qui aurait pu être sympa si elle était restée dans son monde qui ne communiquait que de manière rare et réfléchie avec celui de son sorcier vedette. Mais là, bien sûr, il faudra, déjà, se taper un retour à Poudlard et nombre de flashbacks épousant les reliefs de films de fonctionnaires qu'étaient Harry Potter à l'Ecole des Sorciers et Harry Potter et la Chambre des Secrets.


Confinant à un fan service qu'il ne sera pas interdit de considérer parfois comme totalement gratuit, n'ayant pour seul but que de meubler cent trente quatre minutes d'un vide scénaristique qui rivalise de relief avec celui de l'électro-encéphalogramme d'une plante en pot. Méchant trop longtemps absent, quête d'origine sans queue ni tête, animaux fantastiques en total retrait et parfois très peu inspirés niveau design, Les Crimes de Grindelwald renie presque totalement ce que son grand frère avait réussi à bâtir, sacrifiant certains personnages pour en pousser d'autres sur le devant de la scène, malheureusement totalement anonymes.


Le seul aspect de la franchise qui a été conservé, c'est cet art de la romance de bibliothèque rose pour pucelle, à se taper la tête contre les murs. Le seul aspect dont, au final, on se serait bien passé.


Les Crimes de Grindelwald devient ainsi symptomatique des tics et du contrôle de J.K. Rowling sur son propre univers, parfaitement adapté au roman mais totalement hors sujet dans un film de cette ampleur. Des explications qui seraient parfaitement passées sur la page tournent malheureusement, dans Les Animaux Fantastiques 2, à la farce ou au concours de flashbacks le plus débile, le tout au fond d'un mausolée dans le cimetière du Père Lachaise que l'on imagine déjà s'en retourner lui-même dans sa tombe.


Au point que le spectateur puisse penser que Les Crimes de Grindelwald se focalise sur les mauvais éléments de son récit inutilement boursouflé pour faire l'impasse sur d'autres aspects, qui, à coup sûr, aurait bien plus suscité la curiosité. Quand il ne bazarde tout simplement pas son personnage le plus tragique et le plus intéressant. Le tout sous la caméra anonyme d'un David Yates docile qui ne risque pas de contrarier son donneur d'ordre. Au point que les scènes les plus spectaculaires s'imposent plus comme le fruit de l'expertise d'une équipe de prévisualisation que comme celle d'une vision d'un metteur en scène appliqué et concerné.


En bref, Les Crimes de Grindelwald a tout de l'épisode remplissage uniquement destiné à délayer une sauce que l'on s'obstine à servir sur un plat tiède dénommé Potter-verse, loin du Wizarding World promis qui s'annonçait beaucoup plus vaste que ce triste pré-prolongement.


Quant à la révélation finale... Je préfère ne pas en parler, tant elle tient plus du je-m'en-foutisme et de la légèreté coupable d'une série en fin de vie que de lendemains qui chantent.


Le comble pour une tentpole annuelle Warner à deux cents millions de dollars.


A moins tout simplement que le masqué, comme Roger Murtaugh, ne soit devenu trop vieux pour ces conneries.


Il n'est pas interdit de le penser.


Behind_the_Mask, qui a un peu de mal à retirer le balai que Warner lui a enfoncé dans le c...

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le 24 nov. 2018

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