Le premier film de la trilogie Les Animaux fantastique sentait clairement le fanservice, évidemment de par la filiation avec la saga Harry Potter, mais plus directement de par son contenu même, qui ne peut prétendre reposer sur son propre mérite, même s'il m'a un peu amusé je dois bien l'admettre. Et sans aller voir combien de millions le film a rapporté, je suppose que les producteurs ont du se frotter les mains et se sont dits qu'à l'instar de Marvel la qualité propre n'avait plus d'importance, que la notoriété de la série suffirait. Parce que ce second film est clairement délaissé, je ne peux pas croire qu'il y ait eu un réel investissement artistique là-dedans.
Déjà il y a l'implication possible en tant que spectateur. Au bout d'un certain temps à n'en avoir pas grand chose à foutre, je me rends compte qu'on est à la fin du film, parce que je sais que les enjeux scénaristiques ne vont pas aller plus loin que ça, et j'ai du mal à y croire: si vous avez vu cette fin, le dénouement du film, vous savez qu'on s'en fout complètement, que ça n'a pas d'intensité, malgré le fait que des personnages soi-disant intéressants meurent. Et je crois qu'il est important de commencer cette réflexion par la fin du film. Car outre les personnages lambda dont la mort ne semble affecter personne, pas même eux-mêmes d'ailleurs, il y a un personnage secondaire qui meurt, de façon évitable je crois, mais surtout on s'en fout royalement. Parce que même si le film a voulu le rendre tragique du début à la fin, ça ne marche pas, vraiment, il n'y a pas de mot pour exprimer la teneur de la vacuité et donc je ne pourrais dire ce que je ressens pour ce personnage. Bon, évidemment la raison est que c'est mal fait, Yates a déjà montré ses limites par le passé et il ne faut donc peut-être pas s'étonner d'une telle médiocrité.
Reste que c'est si fade tout du long du film que quand c'est sensé devenir important on ne s'en rend même pas compte (la conférence de Grindelwald, est-ce que quelqu'un s'y préparait mentalement? Non, et c'est d'autant plus étonnant que des blockbuster ça se fait à la pelle, et que la plupart savent les rythmer de manière à ce qu'on sache quand vient le grand affrontement final, le dénouement. Ici la sauce ne prend pas). Mais de manière plus large, je crois qu'il suffit d'appuyer sur le fait que Yates est encore en train de mettre en scène de la manière la plus simple et inintéressante qui soit et que manifestement personne n'a voulu l'arrêter, même quand il faisait les HP. Sauf que maintenant il n'a pas l'imaginaire de lecteurs sur lesquels s'appuyer.
Il y a bien la tentative de faire des trucs cools avec des Animaux Fantastiques et des sorts qui partent dans tous les sens mais justement ils n'en ont plus (de sens). Si on prend le patronus dans HP 3, il a vraiment une signification, il symbolise les émotions de Harry, pareil pour les détraqueurs, plus tard les sombrals et peut-être même le dragon de Gringotts dans le 8. Ici on a juste la tentative de capter le marché chinois. Même l'opus précédent de cette trilogie tentait le pari de la symbolique même si ça n'avait aucune subtilité. Pour continuer sur les sorts, on est dans le pan pan boum boum le plus bas d'étage, et la maitrise des éléments qu'on a déjà vu ailleurs. Rien n'est élaboré du coup on ne peut savoir si quelque chose est conséquent, on ne peut savoir quelle importance cela peut avoir pour les personnages. Pour continuer sur l'élaboration, les personnages n'ont ni développement ni approfondissement. Et ne me dites pas que Scamander ou Dragonneau a un développement, ce serait déshonorant pour le mot développement. Au début il dit non et à la fin il dit oui. Et le film est trop mal fait pour adéquatement motiver ça.
Pour ce qui est des acteurs, je trouve Johnny Depp horrible, tout a fait inadapté, déjà de par sa corpulence, mais aussi de par le blanchissement de ses cheveux, sa coiffure et ses yeux vairons. Harry Potter et le reliques de la mort m'avait laissé à propos de Grindelwald l'impression d'un type charmant, charismatique. On est dans le trop beaucoup et Depp me laisse surtout l'impression d'un malade mental qui va venir transpirer et respirer très fort dans ta nuque dans le métro.
Je n'aime pas Eddie Redmayne depuis qu'il a joué dans le biopic sur Hawking, j'ai bien aimé son frère par contre (de Dragonneau, pas Redmayne) et Kravitz me laisse indifférente.
J'ai bien aimé Dan Fogler qui amène beaucoup de dynamisme. Et je suis terriblement triste pour Katherine Waterston que j'ai découvert avec Covenant et qui a une bouche et des joues des plus charmantes, mais qui est malheureusement sous-exploitée. Pareil pour Jude Law, le type qui peut incarner le charisme et le charme mieux que quiconque en temps normal.
Je voudrais aussi rajouter que si je me souviens bien, Grindelwald est décrit comme un idéalistes aux méthodes dangereuses, extrémistes dans HP 7, ici c'est juste un mégalomane impérialiste.
En ce qui concerne la continuité avec la saga originale, on remarque l'invention du sexisme dans la famille Lestrange, la multiplication des moyens magiques qui diminue la scolarité de Harry, mais surtout, et c'est le plus terrible à mes yeux, un Poudlard dégueulasse. Si vous l'avez vu, ne me dites pas que c'est là que Harry a passé sept ans de sa vie, que se déroulent sept livres que j'ai aimé. Alors, clairement, ça reprend les décors où le 7 partie 2 les avait laissé, et où ils avaient un certain sens pour permettre une bataille. Mais ce n'est pas le Poudlard familial, aventureux.
Pour finir, une petite prédiction pour la parti 3 des animaux fantastiques: je pronostique une apparition de Lily Evans ou James Potter, voir Sirius Black ou Severus Rogue. Je n'ai pas trop réfléchi au timing et je commence à en douter mais j'y crois.