C'est belge, flamand pour être précis, et c'est de la dynamite. A combustion lente, dans un premier temps, avant l'explosion qui n'en finit pas de faire des dégâts. Jusqu'au coup de théâtre final qui nous cloue au pilori. Reprenons : Les Ardennes, le premier film de Robin Pront (un nom à retenir), est l'histoire de deux frères avec une femme au milieu. Pas très original, effectivement. Sauf que Robin Pront est d'une maîtrise diabolique aussi bien dans l'écriture que dans la mise en scène et que la violence souterraine ne va pas le rester jusqu'au bout. Deux frères d'Ardennes (elle est facile), donc, et une atmosphère noire comme de la poix avec quelques scènes incongrues voire comiques pour ajouter encore un ingrédient à ce plat succulent qui se mange très froid. Cerise sur cette carbonnade flamande : l'ensemble de l'interprétation : de Kevin Janssens à Jeroen Perceval (coscénariste) en passant par Sam Louwyck, Veerle Baetens et Jan Bijvoet (mention spéciale). Est-ce aussi bien que Bullhead ? Peut-être pas, mais on n'en est pas si loin.