L’idée sur le papier est sympatoche mais le résultat est terriblement bancal et décevant. Voulant rendre hommage au cinéma des années 30, le film est, par essence, un film à prendre au second degré mais l’ensemble paraît étrangement se prendre très au sérieux. Du coup, les héros et les méchants sont d’opérette et rien ne fonctionne. Cette production estampillée Disney, qui semble vouloir marcher dans les pas de Spielberg, ne parvient ainsi jamais à tirer le meilleur de son sujet en dépit de son atmosphère délicieusement surannée.
Entre le manque évident de charisme de Billy Campbell, les enjeux bas du front typiques des comics, le rythme languissant de l’ensemble, la fadeur des péripéties et une réalisation sans imagination, on se retrouve avec un produit désuet et sans saveur. C’est dommage car le contexte de la montée du nazisme, le personnage de Rocketeer, la présence de Jennifer Connelly ou de Timothy Dalton, le thème de l’aviation développé autour du personnage de Howard Hughes, l’ambiance rétro et le postulat de l’histoire pouvaient laisser espérer un film sympathique, nerveux et bourré d’humour, mais toutes les bonnes idées sont laissées de côté ou mal exploitées. Ce n’est jamais fun en dépit d’effets spéciaux tout à fait acceptables et de décors plutôt réussis.
Le bilan est donc malheureusement bien maigre. Tout y est trop naïf et puéril (mais c’est l’esprit du film qui veut ça et ce type de ton ne m’accroche pas). Par ailleurs, les super-héros et les comics ne m’ont jamais emballé non plus. Cela faisait donc certainement trop de handicaps pour que je puisse me laisser transporter dans cette aventure qui prend en outre son temps avant de s’emballer pour s’achever dans le grand n’importe quoi. Non, décidément, c’est trop pour moi.