Dans les tiroirs depuis longtemps, dépassant un projet de long-métrage animé qui ne verra jamais le jour, Les Aventures de Spirou et Fantasio sort finalement sur grand écran dans une adaptation forcément ringarde. Les habitudes ont la vie dure et ici encore la France est incapable d'adapter une BD sans tomber la ringardise la plus navrante. Confié à Alexandre Coffre (Eyjafjallajökull), le film joue sans surprise la carte du kitch, fidèle dans le look de ses personnages mais dépassé quant il s'agit de proposer un univers réaliste, un rythme effréné et des séquences d'action de haute volée.
Sur un scénario maigrelet, nous suivons donc la rencontre entre Spirou (devenu ici un pickpocket), Fantasio (l'unique personnage un tant soit peu respecté), Zorblub et le Comte de Champignac. Si le méchant, interprété par un Ramzy Bédia cabotin au possible, s'en sort plutôt bien, Christian Clavier incarne un Champignac peu convaincant, Clavier faisant du Clavier sans sourciller.
Pourtant garni de gadgets (dont un Fantacoptère bienvenu), de décors exotiques et de quelques bonnes idées visuelles, le long-métrage peine à être vraiment mémorable, la faute à des dialogues niais, des blagues qui tombent constamment à l'eau, des acteurs mal dirigés et un côté kitch omniprésent qui rendent le film d'ors et déjà désuet de quelques décennies. Une telle adaptation dans les années 60 aurait fait fureur. En 2018, elle devient tout bonnement dispensable.