Robert Enrico signe un bon petit film d'aventures à la sauce sixties, qui ne manque pas d'audace sur le plan narratif (décès prématuré d'un personnage central, dénouement assez éloigné du happy end traditionnel…).
Le réalisateur français a surtout l'excellente idée d'installer ses caméras à l'intérieur du désormais célèbre Fort Boyard, bien avant sa restauration et la création du jeu télévisé imaginé par Jacques Antoine. Ce décor naturel et pittoresque sera le cadre d'une poignée de séquences spectaculaires, accentuant la sensation d'exotisme et de dépaysement, à l'instar de la bande originale très réussie de François de Roubaix.
Cependant, quelques bémols empêchent à mes yeux "Les aventuriers" de figurer parmi les meilleurs standards du genre : la phase d'exposition s'avère un peu longuette, le récit pourra paraître légèrement décousu, et l'amitié virile entre Delon et Ventura ne témoigne pas d'une complicité absolue entre les deux comédiens.
En outre, mais là c'est très subjectif, l'actrice canadienne Joanna Shimkus (ancien mannequin et épouse de Sidney Poitier) n'a pas le type de beauté susceptible de m'envoûter, et d'offrir ainsi un atout supplémentaire à ce film plutôt destiné au public masculin.