En 1950, Andrew Marston (avec Compton Bennett ), célèbre monteur et réalisateur de seconde équipe ( il a travaillé avec Huston, Cukor, Lubitsch, Anthony Mann, Mankiewicz (les combats de César à Alexandrie dans Cléopâtre, c'est lui) et Wyler (la course de chars de Ben Hur, c'est lui aussi avec le cascadeur Yakima Canutt), ) réalisent les Mines du Roi Salomon, solaire et beau film d'aventures africain avec le classieux Stewart Granger et la talentueuse Deborah Kerr.
Pourquoi parler de ce film à propos des Aventuriers du Kilimandjaro ??
C'est que Richard Thorpe, réalisateur d'icelui, petit tâcheron hollywoodien a, quant à lui, réalisé la célèbre bataille navale de Ben Hur. (ouf, çà y est le lien est fait) .


Mais si '' Les Mines du Roi Salomon '' brillent de mille feux au firmament des films d'aventures africains hollywoodiens, on ne peut en dire autant de ce bien pauvre '' Aventuriers du Kilimandjaro ''.


Résumons : en lieu et place de Granger et Kerr, nous avons le marmoréen et glacial Robert Taylor, toujours aussi peu expressif et la très fade Anne Aubray.
Techniquement, le film de Marston était irréprochable : magnifique photo de Richard Surtees et montage nerveux de Conrad Nervig et Ralph Winters ( la photo et le montage ont raflé les oscars en 1950 pour ce film)
Aucun danger que çà n'arrive au film de Thorpe qui accumule les stockshots animaliers pour '' faire africain'' en multipliant les poncifs (attaques de lions, d'éléphants, de rhinos, et si on s'approche d'un fleuve, attaque d'hippopotames et de crocodiles, pénible énumération a laquelle ne manque que le raton laveur de Prévert, hélas peu africain).
Mais là ou le film est terrible c'est dans les caricatures des personnages secondaires :
le second/comparse joué par Anthony Newley, bien désagréable faire valoir comique de Taylor, veule lâche et bêta;
tous les arabes sont des traîtres esclavagistes qui parlent en petit nègre (les blacks eux ne parlent même pas, plus proches du singe que de l'homme) sauf le Cheikh fourbe et cauteleux (Grégoire Aslan, comme souvent caricatural) qui se rachètera à la fin, contrairement au rival de Taylor au nom bien évidemment germanique...


Ajoutons y des scènes ou Taylor, face au roi des ''cannibales'' lui infligera de la '' magie des Blancs '' digne d'un Tintin au Congo et on se trouve avec un film hollywoodien raciste et caricatural, à mille lieues des meilleures réussites du genre (les Mines du Roi Salomon déjà citées, le Hatari d'Howard Hawks par exemple ou l'extraordinaire La Proie nue de Cornel Wilde)

Melenkurion
3
Écrit par

Créée

le 24 févr. 2016

Critique lue 635 fois

Melenkurion

Écrit par

Critique lue 635 fois

D'autres avis sur Les Aventuriers du Kilimandjaro

Les Aventuriers du Kilimandjaro
Argento
5

Safarichard Thorpe

Assez faible dans la carrière de Richard Thorpe, un film d'aventure dont on ne sait jamais vraiment si le racisme dépeint provient de la reconstitution historique ou de la culture ségrégationniste...

le 7 juin 2020

1 j'aime

Les Aventuriers du Kilimandjaro
Play-It-Again-Seb
3

Des aventuriers sans aventures

On est en droit d’attendre mieux du très prolifique Richard Thorpe qui, s’il n’a pas réalisé que des chefs-d’œuvre, a malgré tout eu souvent la main heureuse dans le film d’aventure. Plus à l’aise et...

Par

le 8 janv. 2021

Les Aventuriers du Kilimandjaro
Melenkurion
3

Ambiance de la Brousse

En 1950, Andrew Marston (avec Compton Bennett ), célèbre monteur et réalisateur de seconde équipe ( il a travaillé avec Huston, Cukor, Lubitsch, Anthony Mann, Mankiewicz (les combats de César à...

le 24 févr. 2016

Du même critique

La Vérité
Melenkurion
5

Toute la Vérité, rien que la vérité.

A mon grand étonnement, lors de mes recherches sur ce site, il m'a été impossible de trouver une critique négative de ce film. Comme l'unanimisme moutonnier ne m'inspire rien de bon, j'ai décidé de...

le 18 oct. 2017

18 j'aime

2

La Maison des étrangers
Melenkurion
7

Quand Mankiewicz fait ses gammes ...

Un Mankiewicz mineur sera toujours meilleur que beaucoup des films hollywoodiens de la même époque, même s'il en possède certains travers et qu'il emprunte certains de leurs stéréotypes. C'est bien...

le 23 août 2015

12 j'aime

1

Contes cruels du Bushido
Melenkurion
8

Critique de Contes cruels du Bushido par Melenkurion

Bien qu'il ait réalisé pas loin de 50 longs métrages, je ne connaissais pas l'oeuvre, quelque peu gargantuesque de Tadashi Imai.Ce film est un des plus connus, semble t'il, en tous cas en Europe...

le 25 nov. 2022

11 j'aime

1