Voilà, à mon sens, une des comédies se rattachant au groupe du Splendid (ici Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Martin Lamotte en tête) les plus sous-estimées. Dans l’esprit vachard des Bronzés et du Père-Noël, ces Babas-cool sont une joyeuse satire sociale des milieux hippies et de leur communauté, mais aussi du milieu bourgeois (incarné par un excellent Christian Clavier). Tout ici n’est que faux-semblants, mesquineries et hypocrisies alors que chacun des personnages s’évertue à se décrire et à essayer de vivre à l’inverse de ce qu’il est vraiment.
Tout ici fonctionne à merveille : les situations, les gags, les personnages grâce principalement à des acteurs totalement à leur aise et à des dialogues savoureux. Sous ses apparences de petite comédie passe-partout mais un peu grinçante, le film regorge de répliques désopilantes et de situations grotesques sans avoir l’air d’y toucher. La séquence avec les hippies manifestant face au malheureux Paul Préboist est un exemple parfait d’une satire juste et efficace.
Personne ne sort indemne du film (aussi bien les personnages que certains milieux) et on se régale grâce aux portraits bien croqués de ces personnages globalement bien allumés. On peut reprocher au film d’emprunter des chemins balisés mais tout est tellement bien vu et vieillit tellement bien qu’on ne peut que se rendre à l’évidence : ce film est une véritable réussite.