Il y a des moments que seul le cinéma peut procurer. Des sensations qui restent dans l'esprit après être sortie de la projection. Des instants qui deviennent éternité et qui nous rappelle la singularité totale du septième art.

Les banshees d'Inisherin est un film aussi singulier que réussi. Mc Donagh est bien un réalisateur accompli après ce tour de prouesse magnifique. "Bon baisers de Bruges" était déjà, à l'époque, une réussite. Ensuite vient, Three Billboards, une satire politique acide et révélatrice des fractures américaines. Son dernier film ne sera peut être pas celui qui suscitera l'adhésion totale tant son histoire pourrait laisser des personnes de marbre et qui peut facilement dérouter.

Pour ma part, j'ai adoré pour ce qu'il est. Une histoire de villageois vivant reculé dans l'Irlande profonde. Le scénario reposant sur différents aspects de la vie humaine m'a semblé géniale.

Les questions du film ne sont pas métaphysiques, d'ailleurs le scénario est assez simple.

Non, Mc Donagh nous montre la réalité d'une micro-société où tout le monde se connaît, où chacun tient son rôle (l'idiot du village, la sorcière, le barman, la femme célibatiaire). Chaque habitant connaissant une partie des ragots et des déboires de l'autre, le monde extérieure n'existe qu'à travers la guerre civile qui se passe si près mais qui paraît si loin de nos protagonistes.

Les Banshees d'Inisherin démontre les défauts humains dans toutes leurs splendeurs mais également des vrais questionnements sur nos vies à tous. C'est d'ailleurs la question que se pose le personnage campé par Brendan Gleenson: "comment faire pour ne pas être oublier des autres?"

Question qui ne cessera d'hanter notre héros qui voudra se défaire de son ami de toujours joué par Colin Farell qui rappelle à quel point il est un acteur splendide.

Les Banshees nous raconte l'histoire de notre monde, ces bons comme ses mauvais côtés.

Il est difficile d'en faire une critique global tant le film explore des pistes immenses.

Il ne m'a pas laissé insensible en tout cas. Il remue profondément. On touche au chef d'oeuvre.

ErwanOllier
8
Écrit par

Créée

le 4 févr. 2023

Modifiée

le 4 févr. 2023

Critique lue 17 fois

1 j'aime

Erwan Ollier

Écrit par

Critique lue 17 fois

1

D'autres avis sur Les Banshees d'Inisherin

Les Banshees d'Inisherin
Jb_tolsa
5

L'âne de la colère

Si j'ai été convaincu par les précédents films de Martin McDonagh (surtout par ses 7 psychopathes), je lance sa dernière production grâce au bouche à oreille, sa note excessive sur senscritique et ce...

le 22 déc. 2022

49 j'aime

28

Les Banshees d'Inisherin
Beebop
9

L'homme est un être acharné qui finit décharné

Ne vous fiez pas à l'apparente simplicité du pitch (une amitié brisée du jour au lendemain). Le film de Martin McDonagh propose une œuvre puissante et noire sur la bêtise humaine et la vanité de...

le 18 janv. 2023

38 j'aime

5

Les Banshees d'Inisherin
Solid_Seneque
9

Ces liens qui nous unissent, ces choses qui nous séparent

Avant d’aller voir The Banshees of Inisherin, je ne m’étais pas vraiment renseigné sur le film. La simple affiche où cohabitaient les noms de Colin Farrell, Brendan Gleeson et Martin McDonagh...

le 14 nov. 2022

33 j'aime

1

Du même critique

Annette
ErwanOllier
2

Kitchenette

Annette est kitsch. Voilà. Quoi dire d'autre? Le film est long, très long. Les 2h20 sont éprouvants. Adam Driver ne sourit jamais et chante mal, Marion Cotillard semble être invisible tant elle...

le 28 juil. 2021

5 j'aime

Les Banshees d'Inisherin
ErwanOllier
8

Les voiles de la banshee

Il y a des moments que seul le cinéma peut procurer. Des sensations qui restent dans l'esprit après être sortie de la projection. Des instants qui deviennent éternité et qui nous rappelle la...

le 4 févr. 2023

1 j'aime

Titane
ErwanOllier
1

Bidon (d'huile)

Titane est donc officiellement la Palme d'Or 2021. Cette récompense qui reste très subjective décide de récompenser le travail de Julia Ducournau. Après " Grave" ( que j'avais trouver prétentieux et...

le 28 juil. 2021

1 j'aime