La descente au enfers

Avec ce long-métrage, on nous propose une histoire simple qui pourrait tenir sur un bout de papier. Celle de deux amis dont l'amitié se coupe brutalement parce que un ne veut plus parler à l'autre.Mais ça n'est pas un problème, car elle est bien racontée, et on ne se lasse pas de ce qu'on nous montre. La situation évolue constamment, en mal, et le tour repose sur une gradation des évènements, on se demande toujours quel tournure les évènements vont prendre, et la réponse ne tarde jamais à arriver. Et même si de nombreuses scènes se répètent, et que le tout peut sembler répétitif, cela a un intérêt scénaristique et n'est donc pas dénué de sens. La production prend son temps pour faire avancer le récit et faire évoluer les évènements et les personnes impliquées, avec une idée en tête.
Aussi, le film ne dépend pas que de ces deux personnages. Il y en a toute une myriade, tous différents, et avec un grain dans la tête, qui font avancer le scénario. Par exemple, la sœur du personnage principal devient un pilier émotionnel pour le personnage principal qui vit une situation difficile, et finira par partir, ce qui fera virer ce dernier, émotionnellement parlant. En autre exemple, nous avons le fou du village, qui se lie d'amitié avec le héros, et leur lien démontre la glissade du personnage vers le bas.

Des êtres, qui sont réussis, grâce aux acteurs les incarnant. On croit à chacun d'entre eux, même pour les rôles les plus difficiles. À tel point que l'on oublie certains acteurs, au profit de leurs rôles. Comme Colin Farrell, personnalité que tout le monde connait, qui joue si bien, un personnage si tout touchant, que l'on finit par ne voir que ce dernier.
Si le tout est réussi c'est, certainement, en plus de leur capacité à jouer, grâce à la direction qu'on leur a donné. Des accents, des expressions, certaines émotions, cela paraît simple, mais c'est superbement exécuté.

L'univers du film, dans lesquels ces êtres évoluent , est tout aussi réussi que ces habitants. On a une superbe île, que l'on finit par connaître à force de voir les déplacements des personnages. De beaux décors, intérieurs ou extérieurs. Et, enfin, de jolis costumes qui rendent le tout crédible.

La réalisation, est elle aussi au niveau. Les plans sont diverses, comtemplatif pour observer les lieux, ou plus habituels lorsqu'ils suivent les acteurs de l'intrigue. Mais cela n'empêche pas d'en avoir certains qui étonneront, de par leur inventivité. Je pense à une scène où le héros est assis a une table et quitte les lieux, mais on ne voit pas toute l'action. Le plan est d'abord sur le personnage, puis passe à un autre, avant de terminer sur une fenêtre par lequel on voit le personnage passer, ce qui fait que l'on comprend son départ.

La musique accompagnant le tout, n'est pas très présente, mais est efficace et donne une atmosphère mystique à l'île qui immerge le spectateur dans ce qu'il regarde.

Cette critique ne paraîtra pas très objective, et elle ne l'est pas, mais comme je l'ai dit dans l'introduction, je suis ressorti de la salle sans un seul défaut en tête, et malgré un temps de réflexion, je n'en ai toujours pas. Cela ne signifie pas que vous n'en trouverez pas, mais qu'il y a peu de chances que vous passiez un mauvais moment en allant le voir.