Après le grand classique "Les tontons flingueurs", bien trop réduit à la scène de la beuverie dans la cuisine, Lautner, après avoir réalisé d'autres films comme "Des pissenlits par la racine" en 1963, retrouvait en 1964 la même équipe d'acteurs qui faisait le bonheur de son film le plus culte. Très bonne scène d'ouverture faite d'une succession de règlements de comptes dans un train qui transperce la nuit, ambiance espionnage préparant le terrain pour "OSS 117 : Le Caire, nid d'espions", gueules populaires et patibulaires rassurantes (Blier, Lino...), beaucoup d'ingrédients d'une recette éprouvée. Mais non, finalement ça ne prend pas, le soufflé retombe vite. Malgré l'ambiance, malgré les trognes, la bonne gueule franchouillarde de Blier, et la présence charismatique de Lino, malgré les dialogues savoureux d'Audiard, encore brillamment interprétés, le scénario est balourd, fat, s'essouffle et nous essouffle. Le manque de réalisme des scènes d'actions (ou leur terrible vieillissement?) même si leur ton comique est assumé, tourne au grand-guignolesque et achève un film qui tarde à se terminer, Francis Blanche en fait des caisses et Ventura fait un peu trop l'enfant capricieux et impatient autour de Darc. Tout le monde donne l'impression de bien s'amuser, ce qui devait être réellement le cas, l'ensemble est fort sympathique, mais en repensant au film près d'un mois après l'avoir vu je ne peux que confirmer ma déception.