Une mauvaise injection et voilà la jolie infirmière Gina accusée d'avoir assassiné son patient. On saura vite que l'épouse de ce dernier a tout manigancé.
En dépit de son sujet peu original, l'intrigue judiciaire de Christian-Jaque nest pas sans intérêt. Mais il est évident que le cinéaste n'en dévoile pas toutes les ressources dramatiques. Ce n'est d'ailleurs pas tant les conventions de sa mise en scène qui en détourne le réalisateur que l'utilisation superficielle, inaboutie, des personnages. Ils sont quatre pour l'essentiel: l'accusée, le juge d'instruction, l'épouse qu'on sait coupable et son avocat complice., dont les caractères respectifs paraissent initialement -c'est-à-dire- dans le roman de Jean Laborde- plus rigoureux, plus vrais. Car le problème, c'est que Christian-Jaque ne pratique ni la nuance ni la cohérence psychologique.
Marina Vlady compose une criminelle dont les traits principaux, la candeur et le cynisme, s'opposent très maladroitement. Pierre Brasseur, dont le personnage est sans doute le plus complexe et le plus marquant de tous, en fait une composition savoureuse mais qui ne rend pas tout à fait compte de ses ambiguité, de sa dualité. Christian-Jaque ne fait pas grand cas de sa mauvaise conscience d'avocat. Quant à Bourvil, il est ce modeste juge dont on devine tout de suite qu'il ne se laissera pas abuser. Il tiendra pour finir un discours assez convenu sur les manoeuvres qui gênent la recherche de la vérité.
Auditions pendant l'instruction, scènes à la cour d'assises, le récit se développe san surprise et, surtout, ne permet guère aux protagonistes de dépasser leur simple fonction théorique.