Les Bonnes étoiles marque la seconde fois que Koreeda Hirokazu quitte son Japon natal après ce qui fut ma foi son plus "mauvais" film à ce jour, le très français (comprendre bobo parisien) La Vérité avec Catherine Deneuve et Juliette Binoche. Direction le pays du matin calme dont j'apprécie particulièrement le cinéma pour ce drame teinté de comédie où le fils spirituel d'Ozu y traite son thème de prédilection : la famille, et un peu à l'instar d'Une Affaire de famille, son chef d'œuvre palmé à Cannes, de la famille qu'on se créé soit même.
Alors contrairement à la Palme d'Or 2018 qui m'a passionné de la première à la dernière seconde, Les Bonnes étoiles a mis un peu plus de temps à se lancer et j'hésitais longuement avec la note inférieure, pourtant je n'avais rien à reprocher au film de Koreeda : un très bon casting, un réalisateur sûr de son fait et toujours en force tranquille et une histoire intéressante avec une thématique très dure (l'abandon maternel) mais traitée avec subtilité et légèreté, la seule réserve que j'avais allait sur un léger manque d'empathie pour les personnages au premier abord malgré la présence du légendaire Song Kang-ho, de Gang Dong-won (le héros de Peninsula) et de la très belle Lee Ji-Eun.
En fait, la première partie ne faisait que préparer l'émotion qui m'aura submergé durant la seconde, Koreeda tissant ses liens entre les personnages avec délicatesse et intelligence pour au final être bouleversé par la manière dont ce groupe de gens peu recommandables sur le papier poursuivis par une policière tenace (l'excellente Doona Bae) finissent par former une famille de cœur malgré l'absence de liens de sang.
Bref, Koreeda Hirokazu signe une fois encore un excellent film qui aura su pleinement me convaincre sur la durée, une œuvre très émouvante au final magnifique!!