Avec Les bonnes étoiles, Hirokazu Kore-eda renoue avec les histoires de famille qu'il affectionne tant, surtout si elles se construisent hors des liens de sang. Le contexte coréen, avec ses "boîtes à bébés" destinées aux jeunes mères qui font le choix d'abandonner leur enfant peu après la naissance, offre au cinéaste japonais une variation sur un thème voisin de ses films précédents, à l'exception de son saut de côté français (La Vérité), où même s'il y est quand même question d'un homicide et de trafic d(être humain, Kore-eda poursuit son parcours sur un versant humaniste, avec une certaine légèreté pour atténuer les contours dramatiques de son sujet. "Merci d'être né" s'exclame l'héroïne du film dans la direction de ceux qui l'accompagnent dans ce road-trip funambule où le parcours de vie cabossé de chacun des protagonistes se dévoile au fur à mesure. Comme souvent chez le réalisateur, le mélodrame est plus que frôlé mais l'humour et la tendresse du film ainsi que la bienveillance accordée aux différents personnages, au-delà de tout jugement moral, sont source d'apaisement et de bonheur, aussi éphémère soient-ils. Branché sur des ondes positives, Les bonnes étoiles s'appuie aussi sur la qualité d'une interprétation sans faille, au sein de laquelle le grand Song Kang-ho (Memories of Murder, Parasite ...), impose son charisme tranquille, qui lui a valu le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes.