Allez Gator !
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L'ouverture du film est magnifique. Deux canoës voguent lentement sur le bayou. Sur l'un d'eux, deux jeunes gens sont ligotés et bâillonnés ; sur l'autre la silhouette bonhomme de Ned Beatty. Les secondes défilent ; le paysage, plus imposant encore dans le crépuscule naissant, défile sans bruit. Puis soudain, sans un regard pour ses victimes, le shériff tire dans le canoë, et s'éloigne. Les deux jeunes coulent lentement vers une mort certaine, noyés dans l'eau boueuse des marécages. Ils serviront sans doute de repas aux alligators qui errent paisiblement dans le bayou. Générique.
Après une telle scène, la déception est de mise. On nous promettait un film dur, au sein des décors menaçants. On aura le décor : la Louisiane des distillateurs clandestins, des bootleggers, ces fous du volant qui acheminent la marchandise en semant les policiers. Ses chemins de traverse en pleins champs, ses carrières, ses forêts humides. Ses habitants forcément un peu louches, forcément en dehors de la loi, forcément sympathiques. Ses forces de l'ordre corrompues, expéditives et plus âpres au gain encore que les contrebandiers.
Malheureusement le scénario pêche par hésitation. On ne comprend pas trop le plan de Burt Reynolds, alias Gator, en passant un marché avec le FBI pour sortir de prison afin de venger son frère. Le ton est incertain : comédie d'action, thriller, fresque sociale ? Un peu de tout ça peut-être, mais rien d'approfondi. Les courses-poursuites sont certes impressionnantes, calibrées pour susciter les vivats des spectateurs américains, avides de moteurs rugissants et de cops humiliés. Mais à côté de cela, le film patine, et sort souvent de route avec ses ruptures de ton mal maîtrisées. Burt Reynolds roule des mécaniques, emballe les pépées ; le reste du casting assure ; tout le monde est moite de sueur ; on baigne en plein dans le Sud fantasmé.
Symétrie parfaite : la scène de fin est superbe de cynisme. Dommage que le film au milieu ne s'y hisse pas tout à fait.
Créée
le 9 mars 2016
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