Les Boxtrolls sont un peuple qui vit sous la ville de Cheesebridge, et qui sort la nuit afin de voler des objets qui leur serviront à des inventions variées. Mais dans le monde d’au-dessus, tout le monde croit que ce sont de terribles créatures qui viennent enlever des enfants pour les dévorer. C’est en fait Archibald Trappenard qui a diffusé cette rumeur afin de débarrasser la ville des Boxtrolls, et ainsi grimper les échelons de la hiérarchie sociale. Seulement, parmi les Boxtrolls a grandi un humain, et il va tout faire pour faire éclater la vérité au grand jour…
Troisième film des studios Laika, toujours en utilisant l’animation en volume ou stop-motion, Les Boxtrolls confirme le talent incroyable des studios à maîtriser cette technique très contraignante d’animation (deux personnages y font d’ailleurs un savoureux clin d’œil, durant le générique de fin). Seulement, là où Coraline séduisait par sa magie et L’Etrange pouvoir de Norman par son humour, Les Boxtrolls semble hésiter sur la direction à prendre.
Si la poésie semble au rendez-vous au début du film, lorsqu’on voit l’apprentissage du jeune garçon chez les Boxtrolls, elle finit par disparaître derrière un humour souvent trop bouffon pour qu’il fasse vraiment rire. Parfois, il devient plus léger et fait alors mouche (la scène où le garçon découvre le monde des humains à travers un bal très huppé), mais il y a toujours un personnage désagréable pour venir plomber l’ambiance. C’est là que pèche Les Boxtrolls, franchissant trop allègrement la limite du bon goût, sans que rien ne parvienne à compenser tout-à-fait cette outrance. Et c’est d’autant plus dommage que le film laisse plusieurs fois entrevoir ce qu’il aurait pu être, notamment grâce à des personnages souvent bien écrits (les deux personnages principaux, ou les deux hommes de main de Trappenard qui dissertent sur le bien et le mal, excellents), ou même à la très belle partition composée par Dario Marianelli. Mais la tendance des réalisateurs à vouloir trop en faire finit par faire basculer le film dans la catégorie des occasions manquées. Le tout reste sympathique mais guère incontournable.