En seulement deux films, les studios Laika ont prouvé que l'animation en stop-motion n'était pas morte et avait encore de beaux jours devant elle. Empreints d'un univers relativement sombre et d'un humour noir délectable, Coraline et L'Étrange pouvoir de Norman étaient des réussites visuellement époustouflantes au ton décalé et aux scénarios originaux qui émerveillaient autant les petits que les plus grands. Pour leur troisième long-métrage, les studios ont jeté leur dévolu sur l'adaptation du roman "Aux Bonheur des monstres" d'Alan Snow, premier volet d'un diptyque où un jeune garçon et sa bande de trolls affrontent un terrible dératiseur. Une histoire pile dans les cordes du studio donc...
Une bourgade dirigée par des aristos obsédés par le fromage et une population terrorisée par des monstres légendaires, les Boxtrolls. Ces derniers, considérés comme des monstres sanguinaires, sont en réalité des chapardeurs bricoleurs qui vivent sous-terre, ne sont vêtus que de boîtes en carton et élèvent un jeune garçon baptisé Œuf, sensément enlevé alors n'était qu'un bébé. Se considérant comme un Boxtroll intégré à la petite communauté, Œuf va vivre une folle aventure lorsque lui et les siens sont menacés par un dératiseur sans pitié. Un pitch dingue et original garni de séquences humoristiques, envolées et souvent déjantées où l'humour british se mélange à l'exubérance américaine pour un résultat explosif dans la tradition des studios Laika.
Les personnages du film, hauts en couleurs, variés et délirants, vous feront vivre un véritable enchantement tant ils sont tous travaillés et atypiques, que ce soient les multiples Boxtrolls (et en particulier l'hilarant Souliers, ronchon et possessif), les trois larrons du bad guy (dont M. Poireau et M. Truffe, qui se posent des questions existentielles sur la nature de leur métier) ou encore la dynamique Winnie, fille de l'un des aristocrates de la cité qui va s'allier à Œuf pour sauver sa famille. En somme, Les Boxtrolls est une nouvelle pépite pour le studio et un film d'animation exaltant où rires et frissons se mêlent avec brio pour une aventure sublimée par l'animation image par image, toujours aussi impressionnante en ces temps de tout-3D.