Un bel écrin ne cache pas forcément un beau joyau… C’est, hélas, le cas pour « The Boxtrolls », le plus britannique des films d’animation américains. Car esthétiquement cette œuvre est une vraie merveille par sa reconstitution très dickensienne d’un monde d’en haut et celui d’en bas. Le talent au service de l’imaginaire, Curt Enderle à la direction artistique, Paul Lasaine aux décors et Déborah Cook aux costumes, nous offrent un ensemble visuel exceptionnel, avec un souci du détail très poussé, que l’on n’avait pas vu depuis « Les noces funèbres ». Un ravissement absolu des yeux qui nous savent plus où se poser, face à la luxuriance de cet univers. Rien à redire non plus sur la technique d’animation en stop motion, aérienne et proche du mouvement réel. Par contre, le défaut gros défaut d’ensemble est ce scénario malingre et sans surprise, pour le coup, on pourrait citer maints exemples d’histoires similaires. Les réalisateurs ont jugé bon, sans doute face à cette faiblesse, d’ajouter un message (éternel combat du bien et du mal), mais qui se délite aux 2/3 du film et semble même être oublié. Plus encore que le manque de profondeur, le film est inégal dans sont traitement. Une mise ne place très prometteuse, une intrigue convenue à la suite et une fin bâclée, voire expédiée dans le genre des Disney de ces dernières années. « The Boxtrolls » apparaît alors comme une coquille vide et l’on ne peut que le déplorer.