Les Bronzés par Gérard Rocher La Fête de l'Art

C'est l'été et en Côte d'Ivoire, un club de vacances branché et très prisé des vacanciers cr il est situé non loin de la plage magnifique. A la fin d'un séjour certains estivants sont sur le départ tandis que la relève débarque. Nos regards vont se poser sur un petit groupe de cinq vacanciers assez typiques de notre société, impatients de décompresser de leur année. Ils sont là pour passer du bon temps au soleil et, pourquoi pas, trouver l'âme sœur afin de mettre un brin de piment supplémentaire à ce séjour qui s'annonce idyllique. Pour les accueillir, les deux "Gentils Organisateurs", Momo et Boursault ainsi que Popeye le "séduisant" prof de sport, sont de service avec leur flot de plaisanteries et de blagues lourdingues habituelles afin de lancer l'ambiance. Les dés sont jetés, le séjour démarre. Chacun essaye de profiter au maximum des animations, du super buffet garni, de la plage... et des filles. Mais les péripéties abondent et nous assistons en fait à la vie et aux réactions de tout ce petit monde au travers de leur joies, de leurs activités, de leurs succès amoureux mais aussi de leurs échecs. En tout cas pour eux le principal est bien là: Y a du soleil, y a des nanas!...


Une chose est sûre, Patrice Leconte n'a vraiment pas raté son adaptation de "Amours, coquillages et crustacés" qui faisait un triomphe au "Café-Théâtre du Splendid". Les acteurs de cette troupe se retrouvent à l'écran pour nous distiller leurs aventures souvent sulfureuses avec comme cadre l'organisme à la mode du moment: le "Club Med".
Dès que Gigi, Jérôme, Christiane, Jean Claude et Bernard posent leurs valises, ils sont aussitôt aspirés par une ambiance endiablée. Au travers des activités de plus ou moins bon goût proposées par les omniprésents "Gentils Organisateurs", l'objectif primordial est de favoriser les rencontres. C'est ainsi que le séjour va être parsemé d'aventures en tous genres, les garçons notamment s'intéressant plus à la gente féminine qu'au cadre de la Côte d'Ivoire qu'ils sont sensés venir visiter. Rien n'est bien dépaysant dans ce club situé près d'une plage de sable fin, comme chez nous. On s'y amuse, on y drague et l'on y mange comme chez nous. On y trouve les mêmes souvenirs que dans n'importe quel bazar et malgré tout, et c'est bien là le principal, tous ces touristes français moyens sont heureux d'avoir changé de continent. Pourtant pour eux les paysages, les traditions et le folklore de l'endroit sont très loin de leurs préoccupations. Tout ceci est finement observé et dépeint avec beaucoup d'ironie au travers de la foison de gags qui émaillent ce film.


Nous ne pouvons retenir nos rires devant Jean Claude Dusse (de Paris), dragueur invétéré et complexé, obligé de sortir de l'eau dépouillé de son slip de bain et protégeant son "intimité" avec une poignée d'algues. Jérôme déclamant du Saint-John Perse au clair de lune, les pieds dans le lagon servant d'égout et vêtu d'un string léopard afin de mieux séduire sa compagne est une scène hilarante. Et puis notre "G.O." Popeye, sûr de lui, faisant passer ses conquêtes sur une bascule afin de les compter au kilo font partie des trouvailles de ces aventure ensoleillées devenues légendaires parmi tant d'autres.


Cette fameuse bande de copains et de copines du Splendid avaient fait quelques temps auparavant les beaux jours et les belle soirées d'un club de vacances en l'animant. C'est pourquoi ils connurent cet immense succès avec leur pièce avant que Patrice Leconte, dont s'était le second long métrage, réunisse tout ce beau monde à l'écran. Il venait alors de créer un nouveau comique sarcastique tiré du vécu, profitant au maximum en ces années soixante dix, de cette période féconde de libéralisation des mœurs. Certains, en voyant ces beaufs, sourient d'eux-mêmes en se remémorant des situations dans lesquelles ils se retrouvent.
Alors bien sûr il est difficile de mettre en valeur un acteur plutôt qu'un autre dans cette joyeuse sarabande tellement cette troupe est soudée et s'amuse autant que nous à composer leurs personnages. Toujours est-il que le talent était vraiment au rendez-vous si l'on se réfère à la carrière parcourue par chacun d'entre eux depuis trente ans. Ils campent avec perfection les différents traits de caractère de ces estivants fêtards


C'est pourquoi j'applaudis bien fort Marie-Anne Chazel, Gérard Jugnot, Christian Clavier, Michel Blanc, Josiane Balasko, Thierry Lhermitte et à tous les autres comparses, lesquels n'en resteront pas là... Il faut également noter que la musique composée par Pierre Bachelet et Michel Bernholc agrémentée d'un zeste de Serge Gainsbourg en générique apporte quelques rayons de soleil et incite à rêver de plage, de cocotier, de fête, de cocktails et de jolies baigneuses.


On a beaucoup parlé sur cette réalisation et la plupart du temps en bien. Ce n'est que justice car cette œuvre souriante et pleine de joie de vivre n'a pas pris une ride depuis sa création. C'est pourquoi je ne pourrais m'empêcher de vous parler prochainement du numéro deux de cette série. Pour le troisième, c'est déjà fait et comme l'on dit souvent, ce fut malheureusement le verre de trop.

Grard-Rocher
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les très bons films., Cinéma : Entrez dans le monde de la comédie. et -Hommage à Michel Blanc-

Créée

le 7 déc. 2013

Modifiée

le 30 mars 2013

Critique lue 1.9K fois

26 j'aime

18 commentaires

Critique lue 1.9K fois

26
18

D'autres avis sur Les Bronzés

Les Bronzés
Play-It-Again-Seb
7

Les beaufs du Club Med

Voilà un film que j’ai toujours eu du mal à évaluer. Au-delà de sa valeur intrinsèque, relativement modeste avouons-le, c’est le film qui voit débarquer une nouvelle génération, un nouvel humour et...

Par

le 21 janv. 2023

16 j'aime

9

Les Bronzés
Wakapou
8

« Tu te mets toujours les fesses à l’air pour citer Saint-John Perse ? »

Méga-poilade à sa sortie en 1978, ce film évolue pas mal lorsqu’on le redécouvre trente-six ans plus tard : Les Bronzés ont vieilli et ont perdu un peu de leur côté hilarant, pour devenir davantage...

le 6 sept. 2013

14 j'aime

Les Bronzés
DamienJdd
4

Critique de Les Bronzés par Damien Jd

Vraiment, n'y voyez pas un quelconque snobisme de ma part, mais avec toute la meilleure volonté du monde et l'initiative de bien vouloir tenter de faire abstraction de l'adoration que le public...

le 14 nov. 2014

10 j'aime

5

Du même critique

Amadeus
Grard-Rocher
9

Critique de Amadeus par Gérard Rocher La Fête de l'Art

"Pardonne Mozart, pardonne à ton assassin!" C'est le cri de désespoir d'un vieil homme usé et rongé par le remords qui retentit, une triste nuit de novembre 1823 à Venise. Ce vieil homme est Antonio...

177 j'aime

68

Mulholland Drive
Grard-Rocher
9

Critique de Mulholland Drive par Gérard Rocher La Fête de l'Art

En pleine nuit sur la petite route de Mulholland Drive, située en surplomb de Los Angeles, un accident de la circulation se produit. La survivante, Rita, est une femme séduisante qui parvient à...

170 j'aime

35

Pierrot le Fou
Grard-Rocher
9

Critique de Pierrot le Fou par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Ferdinand Griffon est entré malgré lui dans le milieu bourgeois par son épouse avec laquelle il vit sans grand enthousiasme. Sa vie brusquement bascule lorsqu'il rencontre au cours d'une réception...

158 j'aime

47