« Tu te mets toujours les fesses à l’air pour citer Saint-John Perse ? »
Méga-poilade à sa sortie en 1978, ce film évolue pas mal lorsqu’on le redécouvre trente-six ans plus tard : Les Bronzés ont vieilli et ont perdu un peu de leur côté hilarant, pour devenir davantage la peinture d’une époque.
Bien sûr les gags restent à hurler de rire le plus souvent, depuis le massage de Gérard Jugnot jusqu’à l’atelier peinture ou la séance de mawashi-geri ... mais ce serait oublier le dernier tiers du film, beaucoup moins comique : entre la réconciliation de guerre lasse entre Nathalie et Bernard, le discours final déprimé de Popeye, ou bien Bobo qui ne sera jamais qu’un comique raté et triste. Sans oublier la mort de Bourseault, tellement ridicule qu'elle ferait presque virer le film vers la parodie de comédie dramatique.
Et puis il y a Christiane l’esthéticienne de la haute, et toute cette bande de parisiens en goguette. Définitivement les Bronzés deviennent peu à peu la peinture d’une certaine époque de la France, une satire sociale pas comique à tout prix ... à mille bornes de la suite, les Bronzés font du ski, qui vise juste à faire rire.
Un film mi-figue mi-raisin, parcouru de personnages à la fois pathétiques, tendres et ridicules, profondément ancrés dans leurs années 1970'. Plus le film vieillit, plus le comique de surface s’éteint ... et on apprécie encore mieux le mordant qui se cache derrière ces Bronzés repeints au vitriol.
(Mais peut-être que je vais chercher trop loin, peut-être que c'est juste une méga-poilade qui vieillit mal ...
... Mais pas sûr !)