Il y a certains films qui nous font nous poser beaucoup de questions. D’abord, on se demande si ses scénaristes ont déjà été au cinéma. Puis, si ses producteurs avaient bien conscience de ce qu’ils s’apprêtaient à financer. Ensuite, si le réalisateur a eu conscience du peu d’intérêt de ce qu’il allait mettre en scène. Et enfin, pourquoi de grands acteurs tels que Michel Blanc, Marie Gillain ou Jean-Paul Rouve pourquoi ont donné leur aval pour tourner dedans. « Les Cadors » fait bien entendu partie de cette catégorie. Pas que ce soit un long-métrage foncièrement mauvais. Ni même raté. Juste qu’il fait partie de ceux qu’on oublie aussitôt sorti de la projection. De ceux qu’on visionne avec envie en rentrant dans la salle puis qui nous déçoive ou nous indiffère au fur et à mesure que les minutes passent. Et pourtant, il a le mérite (heureusement!) d’être très court car il fait moins de quatre-vingt-dix minutes montre en main. Mais elles paraissent tout de même un chouïa longuettes car on est face à une production générique, banale et qui ne prend vraiment sur aucun de ces versants, que ce soit le polar, la comédie et, à moindre mesure, le drame. Bien que sur ce dernier aspect, les flashbacks narrant l’enfance de ces deux frères avec un père violent et alcoolique sont les moments les plus rares mais réussis du long-métrage par leur justesse et leur tendresse.
C’est bien simple, « Les Cadors » ne fonctionne pas ou quasiment jamais car il n’est ni prenant, ni drôle. Et pour une comédie mâtinée de polar, c’est tout de même quelque peu dommageable. Ce qui est le plus triste c’est de voir des comédiens de talent signer pour camper des personnages ou des caricatures de personnages qu’ils ont déjà joué maintes fois auparavant. Et souvent en mieux. Jean-Paul Rouve joue encore une fois l’hurluberlu lunaire et gaffeur (et après l’excellent « Zaï Zaï Zaï Zaï » où il excelle, c’est bien décevant). Un rôle connu de Michel Blanc dans ses jeunes années, ce qui donne l’impression d’une passation de flambeau. Quant à ce dernier, il reprend encore son rôle de mec pète-sec peu aimable et irascible comme il en fait beaucoup récemment dans une nouvelle variation qui ne fera pas date. Marie Gillain joue quant à elle les utilités et seul Grégoire Ludig montre un aspect plus intime de son talent. On suit donc les pérégrinations peu intéressantes de ces deux frères au caractère opposé avec un ennui poli tant le rire est absent et le sourire rare. On dirait un petit téléfilm, insignifiant au possible, un peu désincarné et anecdotique. Un long-métrage à voir à la télévision un soir de pluie comme on dit, et encore...
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