Point de Chevauchée fantastique, de Charge héroïque, ces Cavaliers transcendent le genre codifié du western hollywoodien. Unique concession à la légende : le premier nom au générique, John Wayne, le coeur de la belle qui bat pour lui , cette longue colonne de horse soldiers traçant une ligne d'horizon, quelques bagarres et des gars pittoresques.
Pour le reste, Ford opère au delà des lignes ennemies, transgresse les frontières, ne juge personne. Ainsi des êtres de camps opposés se rejoignent, le face à face entre l'officier et le médecin, ou entre l'intellectuel et le cantonnier déjouent les déterminismes. Les habitués du Western manichéen seront déçus, désorientés ou emportés.
Les morceaux de bravoure s'enchaînent, opposant à cette guerre l'humanité de sa mise en scène. Holden est l'œil et la voix de Ford, il regarde la réalité en face là où les autres s'aveuglent. Les épreuves de la vie- pardon cette hardie opération de guerre-offrent l'occasion d'apprendre des autres et sur soi-même, la résilience de Duke est le plus grand morceau de bravoure du film, tout comme l'éclosion improbable de l' Amour comme une Fleur sur un tas de bouses.
Ford n'en fait pas trop dans l'humour vachard, le sacrifice de soi, comme il s'y laissera aller en des films ultérieurs ( Seven Women son dernier ), il trouve le formidable équilibre qu'on nomme harmonie. Au cœur du rythme, des images et des acteurs, son regard et son propos font mouche. Le revoir est à chaque fois la découverte d'un nouveau détail.
I'm Holden boy or would like.