Un chasseur de peaux et de fourrures se fait accoster par des Indiens qui le forcent à échanger le fruit de son travail qu'il comptait vendre en ville contre un esclave de couleur. Avec ce boulet aux pieds, il se met en tête de récupérer ses biens, quand il va découvrir que la troupe a été scalpée par une troupe d'hommes blancs.
Les chasseurs de scalps n'est que le troisième film réalisé par Sdyney Pollack, et on sent déjà une pleine maitrise de ses moyens, notamment dans la mise en scène que je trouve efficace, sans en faire trop, notamment une scène d'éboulement de rochers très réussie, et avec des acteurs au top. Aussi bien Burt Lancaster, qui fut le premier acteur fétiche du réalisateur avant Robert Redford, que Telly Savalas qui en fait en caisses, en passant par Shelley Winters et surtout Ossie Davis, qui est ce fameux esclave. Car avec lui se crée un rapport de force très intéressant avec son pseudo-maitre à savoir Burt Lancaster ; ce dernier n'est pas très malin, il est intelligent en citant de la littérature. Il est mal fagoté, lui est tiré à quatre épingles. Il se débrouille dans des contrées sauvages, lui ne pourrait survivre seul dans le désert... C'est tout à l'honneur du scénariste William W.Norton de ne pas être tombé dans les caricatures, et surtout d'avoir fait de ce duo une sorte de buddy movie avant l'heure où jusqu'au final, leur relation sera ambiguë. Cela crée aussi une forme d'humour plutôt inattendue dans ce qui est un Western dans les règles de l'art, mais j'aime bien que Pollack en détourne quelquefois les codes pour en faire un très bon film, méconnu dans son cinéma, mais qui mérite le détour.