Lait chaud. Son rouge
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"The Red Shoes" évoque l'histoire d'une troupe de ballet qui adapte le conte éponyme d'Andersen, et se centre sur trois protagonistes : une talentueuse danseuse qui a un gros potentiel, un jeune compositeur plein d'assurance et d'énergie, et le producteur qui les prendra sous ses ailes, quitte à tenter de les contrôler. L'histoire de ces chaussures rouges, consumant l'énergie de celui qui les porte pour danser, trouvera alors un écho dans la vie de ces personnages...
Ce qui frappe avec ce film, comme avec beaucoup d’œuvres de Powell & Pressburger, c'est sa saisissante modernité, et sa grande inventivité. Très jolies couleurs, découpage dynamique à souhait, plans très inspirés dont plusieurs scènes vraiment marquantes : le film est sublime. Le "clou" étant bien sûr cette séquence centrale, qui commence comme un ballet classique, pour s'orienter vers une scène dantesque qui mêle des techniques d'opéra et de cinéma (dont plusieurs trucages très originaux pour l'époque), et qui donne son sens au film.
Celui-ci aborde en effet les thèmes de la manipulation, du pouvoir, mais surtout de la dualité des artistes, pris en étau entre une volonté d'éprouver des sentiments comme quiconque, et une ambition de brûler par leur art. Des sujets traités avec finesse par un scénario qui propose lui aussi certains choix étonnants (des histoires d'amour abordées en non-dits et en ellipses !).
Enfin, Anton Walbrook et Marius Goring sont convaincants dans leurs rôles respectifs de producteur froid et contrôleur, et d'auteur enflammé. Mais c'est surtout Moira Shearer qui tient la vedette. Elle-même danseuse professionnelle, elle convient à merveille pour son premier rôle au cinéma, en incarnant cette danseuse dont l'innocence est l'énergie seront menacés par un cruel dilemme.
"The Red Shoes" est donc une belle réussite, et un classique du cinéma britannique.
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Créée
le 12 déc. 2020
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