"Sonder les limites et les complexités de l'intervention humanitaire en Afrique." Vaste programme que Les chevaliers blancs explore à partir de la célèbre affaire de l'Arche de Zoé, en prenant quelques libertés et sans citer l'association mais en restant assez proche des événements tels qu'ils ont lieu au Tchad en 2007. On sait que Joachim Lafosse aime à se nourrir de "faits divers" (voir A perdre la raison) et à chercher la frontière entre le bien et le mal, mais il le fait en général dans des films plutôt intimistes. Ici, le cinéaste belge essaie aussi de passer par le film d'aventures et c'est nettement moins un domaine qu'il maîtrise. Le film est plus qu'intéressant par son aspect reportage mais son caractère choral ne lui permet pas d'être aussi pertinent qu'il le souhaiterait sur le plan psychologique. Vincent Lindon et Louise Bourgoin, qui ont davantage d'espace pour exprimer les motivations de leurs personnages sont mieux lotis que Reda Kateb et surtout Valérie Donzelli, un peu sacrifiés. Les chevaliers blancs reste malgré tout un film ambitieux et profond qui tient en partie ses promesses.