Même sans grande élégance stylistique (pour aller vite : 'filmons tout et on verra bien plus tard') et avec des choix de direction d'acteurs tout aussi peu précis (un mode de jeu "réaliste" qui se contente de mi-chemins et qui du coup rend les scènes de dispute ou de conflit particulièrement artificielles et écrites... et jouées au forceps), le film a tout de même le grand mérite de s'en tenir (et ici il y a un vrai choix tenu) à faire l'état des choses, des lieux et des hommes. Il le fait si bien qu'on pourrait même, spectateur soudain triple ou plus, en sortir avec trois points de vue ou plus sur la question. Dommage que les questions de style, de jeu, de montage l'intéressent moins.
Il y a deux grands et beaux moments tout de même dans le film :
le petit qui refuse de manger, moment de vérité documentaire
et les enfants libérés des voitures et au milieu du sable rouge, moment de vérité poétique et humaine. Ma foi, c'est déjà pas mal.