Les Chevalier du Zodiaque (2023, Tomasz Baginski) est de ces films que l'on va voir pour contempler un désastre, une série B bancal qui prête à rire mais qui, qui sait, recèle peut être des moments agréables ou des tentatives de faire du cinéma. Pourtant si on avait prêté plus attention à l'affiche, on aurait pu éviter cette séance de gêne, en observant avant l'entrée dans le film que l'on nous promettait un récit creux à l'image des productions faussement grand spectacle de Marvel qui ne s'intéresse plus à la mise en scène (l'affiche reprenant la même composition vertical des images d'acteurs couplés à des effets visuels - d'un cheap parfaitement représentatif de celui du film - que celle des 10 derniers Marvel).
Ainsi si l'on est portée par un petite élan d'espoir dans les dix premières minutes où s'enchaîne, à coup de gros ralenti putassier et d'accélération numérique, un combat de MMA avec une persistance des ressentis corporels et un certain sens de la chorégraphie, et l'arrivé de mercenaires cyborg en armure qui s'épaulent pour annuler les chocs de plusieurs balles de sniper, idée chorégraphique une nouvelle fois sympathique, la machine s'enraye rapidement.
En effet, on a vite affaire à l'affreux travail du dialoguiste qui nous livre l'une des pires expositions/caractérisation de personnages de ces dernières années (et c'est difficile quand on fait concurrence à un Thor Ragnarok (2017, Taika Waititi) pour ne citer que lui) où chaque dialogue est désincarné (je pense à l'opposition Senna gosse de riche et Seiya jouant l'homme de la rue alors qu'on ne le connaît que depuis 5 min où il crâne dans l'octogone et qu'il a un look de star de boys band ou à chaque discussion entre l'antagoniste et son homme de main Casios qui suit un destin où il désire la mort du héros plus que tout quand il est, dans les faits, un petit costaud pas caractérisé qui gère un octogone ou aux envolés de Marine sur le destin et le cosmos qui se heurte au second degré lourd du protagoniste) et sert à placer le film sur des rails prévisibles de confrontation, entraînement, micro dialogue, confrontation qui transforme la série B initial, dérivant très vite de son statut d'adaptation pour proposer un spectacle sans grandeur mais avec de petite surprise, en un mouroir de 2h où se rejoue les mêmes scènes d'actions pauvre aux effets numériques systématiques alourdi par de la saleté bleu crée en panique sur After Effect et enveloppé dans une bande son de télé novela venant encore et encore surligner grassement l'ambiance de scènes qui n'ont déjà, par leur écriture, aucune subtilité.
Ce film est un grand questionnement sur l'incompétence d'un metteur en scène, puisque même pied et poing lié un yes-man me semble toujours capable d'essayer de projeter un minimum de sens dans ses images, ici rien, pas de discours des plans entre eux, pas de réflexions dans les cadrages, une simple alternance de plan serré et larges pour servir une action factice, sans impact et très vite décorréler des corps ou pour donner à voir le travail du chef décorateur, seul personne qui semblait prendre le projet à cœur.