Le vrai début de la légende
Après un premier long métrage romantique et un deuxième film, tout aussi mélodramatique mais perdu, renié et introuvable, Alfred Hitchcock put se mettre au travail sur son troisième film, The Lodger, son premier thriller.
Le film, basé sur une pièce (adaptée 4 fois) de Marie Belloc Lowndes est un thriller sur un tueur sanguinaire, très inspiré de Jack l’Eventreur, un suspect, une famille avec sa fille courtisée par un policier sur l’enquête… Rien de bien passionnant sur le scénario mais le film parfait pour montrer son talent de conteur, aussi bien technique que narratif. Et Hitchcock s’en donne à cœur joie en multipliant les références à l’expressionnisme allemand qui était en plein essor à cette époque, en trouvant des effets de mise en scène étonnants, comme cette étage transparent qui nous permet (sans le son, c’est un film muet) de voir ce que le locataire fait au premier étage quand la caméra est au rez-de-chaussée et en castant d’excellents acteurs comme Ivor Novello et Malcolm Keen. Certains plans sont fabuleux, comme cette scène de séduction entre June et Ivor Novello ou cette fin, excellente. On ne peut alors que regretter un suspense cousu de fil blanc.
Sans être un film indispensable, The Lodger s’impose, encore aujourd’hui, comme un très bon thriller, sans véritable suspense, mais avec des vraies idées de mise en scène.