Ayant découvert récemment, à mon grand étonnement, qu'Hichtcock avait commencé si tôt sa carrière, j'ai donc replongé dans les méandres des twenty's (les vraies, pas les foireuses d'aujourd'hui) afin de voir un peu de quel bois il était fait.
Période, donc, britannique du "maître du suspense", "Les Cheveux d'or " raconte l'histoire d'un étrange locataire ambigu et de meurtres terrifiant la populace, alors que la fille du couple tenant la pension se trouve être la victime typique du meurtrier.
Déjà pas mal bluffé par les plans et leur dynamique, le rythme du film est plutôt élevé ce qui en réduit d'autant la durée totale (1heure 10), mais moins par l'histoire.
Il est en effet ennuyant que les meurtres ne soient en réalité qu'une toile de fond, les soupçons se portant sur l'étrange locataire détestant les tableaux représentant des femmes blondes, et son attitude entretenant une certaine ambiguïté.
Nous ne saurons pour ainsi dire rien du meurtrier, car Hitchcock ne raconte pas son histoire, mais plutôt celle, donc, du couple, ce qui est un peu ennuyant. Nous perdons en effet un peu de richesse et ce qui motive du coup le suspense. Il n'y a que si nous faisons l'effort d'entrer dans le jeu du vieux couple propriétaire de la chambre à louer que tout fonctionne. Je ne sais pas qui en a décidé ainsi (production ? Scénariste ?), mais cela crée une petite frustration, une sorte de petit manque. Nous aurions pu en effet être entraînés dans cette ambiguïté par des éléments extérieurs plutôt que seulement par le jeu du vieux couple, certes excellent - ou en accompagnement bien sûr.
Mais nous avons déjà là l'essentiel du Maître: des plans, du doute, le montage au cheveu près, la fille qui s'entiche du potentiel meurtrier, des ressorts en somme qui nous reverrons tout le long de la carrière du grand bonhomme.
Et ça, c'est bon, mangez-en.