Parlons peu, parlons bien, parlons d'un film culte, parlons du film "Les Chiens" ! Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Comment ça, Les Chiens n'est pas un film culte ? Attendez, attendez, je vérifie. Effectivement, en ce jour du 15 septembre 2015, Les Chiens affiche une moyenne de 6.5/10 pour 92 avis sur SensCritique. Un film pas culte donc... Non en même temps je le savais déjà ayant moi même découvert l'existence de ce film dans le hors-série de Première "100 Chefs-d’œuvre que vous n'avez pas vus" (oui je lis première, et alors ?).
J'ai donc découvert Les Chiens avec curiosité et en suis ressorti pleinement satisfait. Comprenez moi bien, Les Chiens n'est peut-être pas un chef-d’œuvre, mais une petite perle méconnue sans aucun doute ! Une petite présentation s'impose donc pour tout ceux (et ils sont nombreux) qui ne connaissent pas ce film. Les Chiens est le cinquième film d'Alain Jessua, cinéaste de genre français aussi injustement méconnu que ses films. Sorti en 1979, il constitue avec "Paradis Pour Tous" sorti trois ans plus tard, le sommet de la carrière du monsieur. Le film pour sa part prend racine dans les cités nouvelles de la banlieue parisienne de la fin des années 70. Ces décors seront rappelé l'ambiance du Buffet Froid de Blier ou encore du I comme Icare de Verneuil. A cela se rajoute une B.O tout à fait la bienvenu avec son ambiance aussi étrange qu'inquiétante. Une fois ce décor posé on suit le docteur Henri Ferret (Victor Lanoux) nouvel arrivant en ville qui va petit-à-petit découvrir les dérives ultra sécuritaires de l'endroit. Les habitant se sont en effet équipés en berger allemand dans le but de se protéger du danger (en gros, les noirs et les jeunes). Mais au final qui est réellement le plus dangereux ? Ceux qui menacent la sécurité ou ceux qui sont justement prêts à tout au nom de la sécurité ? C'est là toute la question posée par le film de Alain Jessua. Ainsi commence une bataille, celle qui opposera le docteur Ferret, fermement opposé aux chiens (qui font ici office d'armes à feux ) à Morel (Gérard Depardieu) maître chiens qui fait ici office de gourou pour toute la ville. Le film montre également l'évolution d'une femme pacifiste, Élisabeth (Nicole Calfan) qui devient vite obsédée par son chien d'attaque après avoir subit un viol.
Les acteurs sont très bons (Depardieu grandiose), l'ambiance proche d'un film d’horreur est très réussie, on est réellement prit dans ce film à mi chemin entre Drame, thriller et anticipation. Alors bien sûr, le film n'est pas exempte de défauts : un rythme pas toujours maîtrisé, des scènes pas suffisamment dramatiques, un certain manque de crédibilité par moment et une fin que je trouve personnellement ratée. Cependant, il est certain pour moi que ce film mériterai d'être très largement réévalué aujourd'hui, ne serai-ce que pour sa nature d’ovni du cinéma. Vous ne trouverez pas un film français qui lui ressemble. Visionnaire, la vision de Jessua n'a eu de cesse de ce révéler de plus en plus exacte avec le temps. Tout le coté dérive sécuritaire où la solution s'avère être encore pire que le problème peu ainsi rappeler un certain Orange Mécanique. Jessua traitera d'ailleurs un autre aspect du film de Kubrick en traitant des opérations médical sur le libre arbitre dans son autre grand film Paradis Pour Tous.
Vous l'aurez donc compris, Les Chiens fait parti de ces trésors méconnus qu'il faut redécouvrir de toute urgence. Le film possède de nombreuses scènes réellement intéressantes. Ma préférée reste celle de l’enterrement où au lieu d'être calme est reposant comme le sont tous les enterrements, la bande son est complètement recouverte par les bruits de marteaux-piqueurs et de la grande route passant juste à coté du cimetière, montrant ainsi que quelque chose ne tourne décidément pas rond dans les environs.