Film surréaliste qui a su ne pas sombrer dans l intellectualisme pénible et compliqué. On a ici une forme manifeste de poésie filmée. Où on se fait doucement embrigader soi-même, puis éclairer sur différents thèmes des voies sans issue : les constructions de banlieue dortoirs, l ennui d une jeunesse sclérosée mais pleine de vie, la délinquance, du syndrome du bouc émissaire immigrationiste, la paranoïa adaptative, la déshumanisation quand on en arrive à être obsédé par l accessoire au détriment de l essentiel, le clientélisme et la compromission politique, et le désespoir de l homme qui s époumone dans le désert.
Avec un Victor Lanoux fort, charmant et vulnérable ; et un Gérard Depardieu, comme toujours ambigu, à la fois avenant, protecteur, puis inquiétant, omniprésent, révélant sa faiblesse d enfant, sa soif de pouvoir et sa perversion.