Les cicatrices de Dracula commence par rompre avec la tradition consistant à réutiliser la séquence finale de l’épisode précédent en introduction et à faire renaître Dracula en lien avec cette séquence finale. On ne peut donc pas vraiment parler de suite pour ce sixième épisode mais on peut considérer que ce changement symbolise une réincarnation perpétuelle qui ne suppose plus de justification comme le fait très justement remarquer Nicolas Stanzick dans l’excellent bonus qui accompagne la nouvelle édition du film. Autre originalité : la séquence traditionnelle de l’incendie du château par les villageois commence le film au lieu de le terminer, et Dracula habite donc dans un château à moitié en ruine. Cela dit, le film reste assez inégal. Le casting est médiocre en ce qui concerne les deux frères, Simon et Paul, qui manquent vraiment de charisme, mais on retrouve deux vieux routiers de la firme Michael Gwynn et Michael Ripper, Patrick Troughton dans le rôle de Klove, ainsi bien sûr que Christopher Lee dans le rôle de Dracula, tous les quatre excellents comme d’habitude. Le film souffre aussi d’un manque de budget manifeste qui se fait cruellement sentir au niveau du château, du village réduit simplement à son auberge et de la chauve-souris vraiment peu réussie. Enfin, le scénario reste bien faible, bien qu’il comprenne quelques bonnes idées, notamment celle de faire grimper Dracula le long du mur du château ce qui reprend un élément du roman de Bram Stocker et donne lieu à une courte mais très belle séquence. Le personnage de Paul, même si l’acteur manque de charisme comme je l’ai déjà dit, est aussi intéressant : coureur de jupons séduisant toutes les femmes qu’il rencontre avec une facilité déconcertante il est une sorte de double de Dracula sur le plan purement sexuel. Enfin, années 70 obligent du fait du relâchement de la censure, le film est plus érotique et surtout plus sanglant que les épisodes précédents et comporte aussi, assez curieusement, une symbolique gay. Le film est disponible, dans une copie splendide, dans le coffret Hammer 2 édité chez Tamasa.

Jean-Mariage
6
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le 31 déc. 2020

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