Comme de coutume, Ingmar Bergman profite de l'épure de son dispositif pour tirer le maximum d'intensité des performances d'acteurs. Le gros plan est élevé au rang d'art, couplé à un sens de la durée qui semble constamment vouloir sonder les angoisses existentielles de ses personnages.
Explorant la crise de foi avec autant de crudité et de pessimisme que dans les deux autres segments de cette trilogie officieuse (Le Silence et A travers le miroir), Bergman ménage peu de possibilités de Salut.
Son geste est pourtant essentiel car sans équivalent dans l'histoire du cinéma, consistant à confronter honnêtement le spectateur tétanisé aux plus sombres aspects de sa propre condition.
Une expérience limite peu avenante mais indéniablement stimulante par sa radicalité sans concessions.