C'est un opus moyen dans l’oeuvre de Richard Fleischer.
Il est plutôt bon si on a la nostalgie du "héros au bout du rouleau », dans le style des années 40 transposé dans les années 70 : d’ailleurs George C. Scott accepte ce film pour, dira-t-il, tourner dans le style de Bogart.
Il est moyen pour des moments trop lents ou d’autres un peu verbeux.
Il est excellent pour des précipités d’action vifs et inattendus.
Il est médiocre pour une fin qui imite certes les polars classiques mais qui est aussi paresseuse, bâclée, avec la touche de modernité cynique qui, dans les années 70, est parfois antipathique.
Ce film a une histoire compliquée. John Huston quitta la réalisation apres avoir trituré le scénario de Alan Sharp (un excellent scénariste, auteur notamment d’un des meilleurs westerns de l’histoire du cinema, Ulzana’s Raid, Fureur Apache, de Aldrich en 1974) et Fleischer le remplaça pour raccommoder les morceaux d’une équipe fragmentée.
Finalement, l'héroïne qui nous aura importé, plus que les humains du film, c’est la BMW 503 gonflée qui est essayée au tout début par Scott dans les routes de montagne du Portugal (qui ressemblent à beaucoup d’autres routes côtières méditerranéennes).
Elle va donner un avantage, au milieu du film, dans des routes semblables, aux personnages centraux de l’histoire (Scott, Tony Musante et Trish Van Devere) poursuivis par deux voitures pleines de tueurs.
Elle finira sa vie dans les petites rues du village de Albufeira au Portugal, conduite alors par Musante qui n’a pas la maitrise et le respect du véhicule qu’avait montré Scott.
La musique de Jerry Goldsmith est comme toujours excellente.
A noter le visage lumineux de Trish Van Devere qui tournera beaucoup avec Scott (qui deviendra son mari apres ce film) mais aussi comme vedette un Columbo mémorable en 1978 « Make me A Perfect Murder ».