Paolo, c'est le deuxième film que je vois de toi, et je voulais te dire que je t'aime.
J'aime tes thématiques obsessionnelles, celle de l'âge et du déclin, du bilan que l'on fait à la fin, de regrets ou des remords qu'on nourrit, des routes qu'on n'a pas choisies, des chemins que l'on peut encore prendre et cette gravité qui file tes films.
J'aime aussi les merveilleux choix musicaux que tu fais, et qui accompagnent fabuleusement la montée de la tension dramatique ou l'expression pudique des élans amoureux.
Merci à Mister E. d'avoir mis ce film dans ses envies, me permettant de découvrir dans mon fil d'actualité, ce titre si beau et si intriguant - je ne l'aurais peut-être jamais vu sans toi, et c'est un peu pour ça que SensCritique est si utile à nos découvertes.
Le conseguenze dell'amore est un film magnifique : magnifique, surtout, par la prestation que livre, une nouvelle fois, Toni Servillo, dont l'impassibilité mal aimable est par moments d'une incroyable drôlerie et dont l'indéfectible mutisme recèle tant de secrets inavouables. J'ai aimé son élégance toute transalpine, son intransigeance et cette "poker face" pleine de hauteur qui ne le quitte jamais. Sorrentino place souvent sa caméra au plus près de son visage afin d'en lire les méandres : j'ai trouvé le procédé d'une force et d'une beauté renversantes.
Je ne déflorerai pas ici le contenu de l'histoire, tout juste son début : Titta Di Girolamo est un homme mystérieux et peu loquace qui vit dans un hôtel et passe ses journée à fumer des clopes en regardant à la dérobée une jolie serveuse aux yeux mordorés (qui crève l'écran). Que fait-il donc ici ? De quoi vit-il ? Nous le découvrons par la suite, et le film se transforme complètement de façon très inattendue et totalement réussie.
La film est également parcouru de petites vérités générales d'une grande justesse, qui donnent à penser, à sourire et offrent un caractère philosophique, une belle hauteur de vue et de réflexion à l'ensemble de l'oeuvre.
La (terrible) scène finale me restera longtemps en mémoire, tout comme certaines zones d'ombre qui mériteraient vraiment un second visionnage.
Vraiment, vraiment superbe.